Les compagnons de la grappe
de John Fante

critiqué par Olivier Michael Kim, le 23 octobre 2004
(Nantes - 48 ans)


La note:  étoiles
Tranche de vie d'une famille d'immigrés italiens.
Ce livre ne m’a pas emballé, mais je dois avouer en toute objectivité qu’il n’est pas mauvais.

L’histoire est celle d’une famille d’immigrés italiens aux Etats-Unis dont Henry Molise, écrivain, est un des fils. Il est amené par un piège familial à rejoindre la ville de son enfance où réside encore sa famille. Son père, maçon, l’entraîne presque de force à œuvrer à ses côtés pour ce qui sera sa dernière construction. Henry et son père vont devoir se côtoyer malgré leurs différences. Le père est alcoolique, roublard et violent. Le fils, qui n’est pas maçon au regret de son parent, est celui qui a réussi de par lui-même.

Je ne connais pas John Fante mais j’ai ressenti à travers son livre comme le récit de ses souvenirs, une vie au sein d’une famille typique américano-italienne. Le récit est écrit à la première personne et, de par le style, il nous plonge dans les pensées profondes du personnage principal. De ce côté on peut dire que c’est efficace, par contre l’histoire laisse à désirer. L’intrigue et le déroulement se passent sans longueur mais l’enchaînement des situations est linéaire et sans surprise. J’ai eu l’impression que Fante voulait condenser des souvenirs de familles d’immigrés italiens, certaines fois caricaturaux, dans une histoire simpliste et peu travaillée.
Dans ce monde des italo-américains 9 étoiles

John Fante est né dans le moule des écrivains américains autodidactes qui ont un talent pour raconter la vie misérable aux Etats-Unis, leur vie d’immigré ou de fils d’immigrés.

Après le fantastique bouquin « Demande à la poussière » que j’ai lu il y a quelque temps, « Les compagnons de la grappe » évoque ici le père d’un écrivain. Ce dernier, alcoolique, malade et belliqueux est né en Italie et est devenu maçon comme ses aïeux, de génération en génération.
Lorsque Henry qui, au grand dam de son père, est devenu écrivain, est rappelé à la rescousse par le clan familial suite à une dispute un peu plus violente que les précédentes entre ses parents, il s’aperçoit de l’avancement de la déchéance avancée morale et physique de son géniteur et il se remémore les affres de ce père indigne.

Quasi forcé, Henry va accomplir une forme de pèlerinage en allant bâtir avec son père un fumoir dans la montagne et ainsi se faire absoudre de ses choix professionnels. Mais, cette mission presque divine cache pas mal de surprises et s’avère proche de l’éclipse finale.

Encore donc un grand roman d’un auteur authentique, aussi talentueux et pourtant moins que connu que les John Steinbeck, Faulkner, Tennessee William, Hemingway ou autre Truman Capote.
Un de mes auteurs préférés même si ses détracteurs estiment qu’il raconte, par personnages de fiction interposés, toujours la même histoire, c’est-à-dire la sienne, celle d’un fils d’immigré italien.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 6 mai 2020


le testament de Fante 8 étoiles

C'est tout bonnement un livre formidable fermant la boucle commencée par "la route de Los Angeles".
Avec la mort du père Fante rend les armes et pour la dernière fois nous parle avec une beauté incroyable d'un monde vulgaire et populaire qui a été le sien avant de rencontrer Dostoievski.
Tous ceux qui ont des problèmes relationnels avec leur paternel devraient lire ce livre, on y rit et on y pleure avec un minimum de mots.
Fante n'a pas besoin de longs développements pour toucher les coeurs et les guérir .

Yeaker - Blace (69) - 51 ans - 28 novembre 2014


Y'a qu'un père, on peut pas s'en défaire 9 étoiles

De John Fante il n'y a que "Le vin de la jeunesse" que je n'aie pas encore lu. Je viens tout juste de terminer "Les Compagnons de la Grappe" et je suis encore tout ébranlé. Peut-être ai-je mal lu? Peut-être suis-je trop vendu? Ce n'est certainement pas le meilleur pour commencer, je suis d'accord, mais de là à dire que ça manque de relief?

J'ai de la difficulté à me faire un palmarès de mes meilleurs Fante. Un peu comme Bukowski, chaque fois que j'y retombe, c'est pour retrouver ce dont j'ai envie. Et ce livre n'y fait pas exception. Comment y rester indifférent après avoir lu "L"Orgie"? de voir ainsi qu'Henry Molise aura passé toute sa vie à détester son père autant qu'il l'aime et ce, bien malgré lui?

Ça y est, peut-être que je prouve seulement que je suis vendu. Mais en ce qui me concerne, ce livre m'a donné beaucoup trop d'émotions pour le négliger. En quelque sorte, c'est une synthèse de l'oeuvre de Fante.

Grass - montréal - 47 ans - 4 avril 2007


Cirrhose & Compagnie 7 étoiles

Les thèmes chers à Fante sont présents dans ce livre, comme dans presque tous les autres. Le père italien, en quête d'intégration et de reconnaissance ; les fils, qui s'éloignent du métier familial ; l'alcool, qui coule à flot dans les veines du père et de quasiment tous les personnages ; les couples épuisés ; les relations pères-fils désastreuses...

Loin d'être le meilleur Fante, Les Compagnons de la grappe est cependant un livre prenant. Comme une première approche de l'oeuvre de Fante, il est à déconseiller, mais les amateurs de l'auteur prendront plaisir à retrouver les sacs à vins dépressifs, hargneux, têtus, vulgaires... fantiens...

Manu55 - João Pessoa - 51 ans - 23 janvier 2005


D'accord avec Tistou 6 étoiles

Je n'ai pas particulièrement aimé ce livre, alors qu'il en est d'autres du même auteur qui sont très bons. C'est vrai qu'il manque de relief.
Mais je ne peux qu'insister pour une seconde tentative avec "Demande à la poussière", son meilleur livre tout au moins à mes yeux.
Les errements de son fils Dan, le jour de la mort de son père, dans "Les anges n'ont rien dans les poches" valent aussi la peine.

Jules - Bruxelles - 80 ans - 6 novembre 2004


Foutue grappe! 6 étoiles

Mon premier John FANTE. ?
Impression mitigée, il faut dire que je sortais de "En Marge" de Jim Harrison. Ce n'est pas pareil. Manifestement ce John FANTE a ses obsessions ; ses origines italiennes, les relations avec le père, le vin, ... Pourquoi pas? Mais autant je ne trouve pas chez les écrivains français ce que je trouve chez Harrison, autant on a des équivalents de FANTE. Il faut sûrement en lire d'autre. Ca se lit très facilement, c'est le moins qu'on puisse dire. Mais ça manque d'épaisseur, de relief. Si c'était un tableau, il n'y aurait pas de perspectives.

Tistou - - 68 ans - 6 novembre 2004