Seven Work Ballets: édition bilingue (anglais / allemand)
de Laderman ukeles Mierle

critiqué par JPGP, le 27 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Les départs de Lucie Stahl
Lucie Stahl travaille souvent à partir d’objets anodins qu’elle numérise, imprime au jet d’encre puis recouvre de polyuréthane en une sorte de mise à distance picturale. Le scanner est ici un outil qui encode tout. Parfois aussi bien les doigts de l’artiste au travail que le volume.

La plasticienne révèle l’impact d’un monde en crise et encombré de productions manufacturées. Mais parfois elle ne se contente pas d'un simple constat. Jouant d'une sorte de romantisme elle se permet - par exemple avec son "sailor" - de quitter le temps et ses processus d'asservissements pour un autre univers et ce, de manière allusive. Elle suggère, sans jamais refermer le sens, car le priver de son ombre serait le mutiler. En conséquence son marin n’est d’aucun lieu, il part.

L'artiste, comme lui, refuse de camper dans un seul "sac". Elle réanime l’envers de l'image - ce qui paraît être le travail fondateur de l'art d'aujourd’hui: nous aider à être au monde autrement. L’actuel, le nôtre, qui tel Kronos, n’hésite pas à manger ses propres enfants… Si bien que son marin cherche l’oubli dont il émerge et qu’il voudrait ramener comme un nageur ramènerait la mer.

Jean-Paul Gavard-Perret