Pieter Hugo: Between the Devil and the Deep Blue Sea
de Ralf Beil, Pieter Hugo, Uta Ruhkamp

critiqué par JPGP, le 27 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Pieter Hugo : de tous les jours
Les oeuvres du photographe sud-africain Pieter Hugo sont sidérantes. En particuliers ses portraits à portée politique mais qui dépassent ce seul cadre. Car à partir d'une telle étude il transfigure le réel sans que celui-ci ne perde sa charge. Les femmes et les hommes y gardent des appâts qui ne sont plus ceux qu'une iconographie classique cultive.

Différents groupes sociaux sont ainsi représentés mais toujours dans une extrême beauté. Si bien que le titre d'une telle exposition est parfaite. Elle retient la "différance" comme écrivait Derrida mais avant tout la beauté des visages de divers types de "marginaux" (pauvres, guérisseurs, etc.). Le tout dans une certaine grâce estourbissante - fût-elle de la rue.

Entre le photographe et le modèle se crée un rapport que le premier favorise afin de créer des images impressionnantes qui fascinent et troublent le regardeur. La beauté semble sous le joug opposé à la fois de la vulnérabilité et d'une forme d'éternité accordée par chaque prise en s'éloignant de toute stéréotypie. Elle laisse les chipoteurs ou chichiteux sur le ballast.

Jean-Paul Gavard-Perret