Nouveaux souvenirs
de Marco Costantini, Véronique Mauron, Claude Reichler, Olivier Christinat (Photographies)

critiqué par JPGP, le 26 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Olivier Christinat ou la passion des images
Faisant suite à l’exposition « Nouveaux souvenirs, album japonais » (EPFL, Rolex Learning Center, Lausanne, 2013) ce livre présente plus de 200 images inédites d’Olivier Christinat (accompagnées textes de Véronique Mauron, Claude Reichler et Marco Costantini). L’ouvrae décline le génie de bien des lieux que le photographe organise avec perfection par différents types de suggestion dont la femme est souvent l’instigatrice. Toutes les photographies ont le mérite d’une précision et une clarté qui reste sous l’effet du réalisme d’une pure fiction. Tout est subtil, immanent. Christinat est un digne héritier de J-L Godard dans la manière de « chiader » (il n’y a pas d’autres mots) ses images. L’ensemble reste éternellement tendre, adolescent sans la moindre mièvrerie.

L’univers évoque aussi - sans que l’on puisse dire exactement pourquoi – celui de Proust. L’artiste ne sépare jamais la terre et les êtres. La géographie - physique ou amoureuse - engage de belles métonymies hallucinatoires dès qu’apparaît une fille ou une femme venue des hautes montagnes et qui se dirige vers un paysage désert quoiqu’urbain. Tout est parfaitement organisé, équilibré. Un secret demeure là où tout semble donné à voir. Si bien que le réel devient une terre inconnue. Incidemment l’artiste rappelle que l'amour ne peut pas être enfermé dans un atlas aussi grand soit-il. Et ce même si la photographie ne peut se satisfaire de l'amour de l'ailleurs, de l'amour " à la carte ". Il ne s'agit que d'une aventure intérieure. Et une aventure plastique. L’une entoure l’autre. Et vice versa.

Jean-Paul Gavard-Perret