True confessions
de John Gregory Dunne

critiqué par Jfp, le 26 décembre 2022
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans)


La note:  étoiles
irish micmac
Un roman noir, datant des années 1970 mais qui se lit avec un regard très actuel au vu des événements qui minent aujourd’hui la respectabilité de l’église catholique américaine. Dans les années 1940, le corps sauvagement mutilé d’une femme à la poitrine avantageuse avait été retrouvé dans un quartier pauvre de Los Angeles, majoritairement occupé à l’époque par des immigrés irlandais. Prostituée mais en même temps participant aux "bonnes œuvres" de sa paroisse, telle Marie-Madeleine, on l’avait surnommée la "Vierge impure". Près de trente ans après, Tom Spellacy se souvient de son enquête, une enquête difficile qui l’avait amené à s’intéresser aux rapports étroits existant alors entre la hiérarchie catholique et les mafias locales. Des rapports dominés par le blanchiment de l’argent sale, coulant alors à flots sous l’impulsion de son propre frère, le "distingué" révérend Desmond Spellacy. John Dunne n’hésite pas à utiliser le langage cru des protagonistes lorsqu’ils ne sont pas en représentation. Un parti pris de réalisme qui n’est pas sans rappeler un certain David Goodis, auteur de romans noirs américains des années 1950-1960, injustement oublié dans son pays mais qui a pourtant largement inspiré les cinéastes français, et non les moindres, de François Truffaut à Jean-Jacques Beineix. La lecture laisse un arrière-goût amer, personne dans l’histoire n’étant épargné par la plume féroce de cet écrivain qui signe là un polar magistral sur un sujet que très peu d’auteurs ont osé traiter.