Comment je suis devenu stupide
de Martin Page

critiqué par Lucien, le 13 mars 2001
( - 69 ans)


La note:  étoiles
Comment je ne suis pas devenu stupide...
« Il avait toujours semblé à Antoine avoir l'âge des chiens. Quand il avait sept ans, il se sentait usé comme un homme de quarante-neuf ans ; à onze, il avait les désillusions d'un vieillard de soixante-dix-sept ans.
Aujourd'hui, à vingt-cinq ans, espérant une vie un peu douce, Antoine prit la résolution de couvrir son cerveau du suaire de la stupidité. Il n'avait que trop souvent constaté que l'intelligence est le mot qui désigne des sottises bien construites et joliment prononcées, qu'elle est si dévoyée que l'on a souvent plus avantage à être bête qu'intellectuel assermenté. » C'est sur ces lignes que commence l'excellent petit roman de Martin Page. Des lignes qui annoncent - contrairement à l’affirmation du titre – un récit intelligent, pétillant d'humour et de savoureux aphorismes.
Antoine a l'intelligence acérée – comme un clou qui lui lacérerait la vie, le rendant même inaccessible à ce que les autres appellent le bonheur : « La vérité sort de la bouche des enfants. À l'école primaire, une insulte infâme était d'être traité d'intello ; plus tard, être un intellectuel devient presque une qualité. Mais c'est un mensonge : l'intelligence est une tare. Comme les vivants savent qu'ils vont mourir, alors que les morts ne savent rien, je pense qu'être intelligent est pire que d'être bête, parce que quelqu'un de bête ne s'en rend pas compte, tandis que quelqu'un d'intelligent, même humble et modeste, le sait forcément. »
Pour lutter contre cette redoutable intelligence qui fait de lui un handicapé du bonheur, Antoine essaiera plusieurs démarches : c'est sur ces diverses tentatives que s'articule - très simplement - la narration. Il tentera de s’initier à l’alcoolisme auprès d’un « spécialiste », prendra des cours de préparation au suicide, se procurera enfin auprès de son médecin - un pédiatre… – des petites pilules rouges d’« Heurozac » qui lui apporteront peut-être, un temps, un succédané de bonheur. Il tentera même de « normaliser » sa vie en devenant grâce à Raphi, un ami d’enfance, une sorte de « jeune cadre dynamique » presque conforme au modèle ; mais - et le détail aura son importance – sans jamais parvenir à apprécier le café, qui constitue pourtant l’un des attributs de l’agent de change : « La tasse de café est une question de standing, un bon agent de change a toujours une tasse de café à la main ou sur son bureau. Exactement comme un flic a son arme, un écrivain son stylo, un joueur de tennis sa raquette, l'agent de change travaille avec son café ; c'est son outil de travail, son marteau-piqueur, son Smith & Wesson. »
Cette tentative d'intégration réussira-t-elle ? Antoine le solitaire trouvera-t-il l’âme sœur ? Des questions – entre autres - qu'abordera le narrateur dans un style « degré zéro » brusquement teinté de quelques perles poétiques : « C'était un de ces matins à l'orée de l'automne où la lune réussit à survivre au jour. Le soleil n'apparaissait pas dans le ciel : il perçait délicatement dans toutes les individualités naturelles et urbaines, transpirait des pétales de fleurs, des immeubles anciens et des visages fatigués des passants. Dans l'holocauste fécond du temps qui passe fleurissent pour les yeux traumatisables les seuls véritables édens, ceux dont l'architecture est une sensation. »
Comment je suis devenu stupide. Certainement pas en lisant ce roman, qui serait plutôt un antidote à la bêtise, un peu à la manière du Dictionnaire des idées reçues de Flaubert, dont une page de la correspondance est citée dans un contexte particulièrement surréaliste. A découvrir…
Le titre parle de lui-même 8 étoiles

Dès les premières pages j'ai été attirée par le style de l'auteur qui nous décrit le quotidien et surtout les pensées d'Antoine, surdoué. Même si cette particularité n'est pas littéralement mentionnée ainsi, l'on comprend très vite que le personnage en souffre beaucoup. Quel bien grand mot(maux) que l'intelligence ! L'auteur nous livre avec beaucoup d'humour et surtout d'originalité les tentatives d'Antoine pour être plus stupide qu'il ne l'est et ainsi entrer dans le moule de la société.

Cette stupidité n'est par ailleurs en rien péjorative, bien au contraire. Elle serait le facteur du bonheur, grâce à l'ignorance du monde et de ses faiblesses.

Antoine entreprend donc un périple psychologique afin d'aboutir au bonheur et à la félicité, mais qu'en est-il de sa personnalité ?

En somme ça a été une bonne lecture, rapide et intéressante. J'ai beaucoup aimé la plume de Martin Page qui nous dépeint des personnages hauts en couleur du début à la fin, un peu à l'image des personnages de l'Ecume des jours de Boris Vian. Un plaisir !

Meuhriel - - 31 ans - 8 mai 2019


Un beau programme 8 étoiles

Le jeune Antoine en a assez de supporter la vacuité de sa vie et de constater le non –sens de nos vies en général. Aussi décide-t-il de passer à l’action. Il nous conte, dans ce livre, ses essais destinés à trouver une issue intéressante : plongée dans l’alcoolisme, le suicide, la lobotomie, … une autre voie, peut-être : devenir un génial golden boy. Mais au final il échoue. Pas facile de trouver sa voie. Pas facile non plus de devenir stupide.

D’excellents moments- surtout au début du bouquin - dont le programme du cours de suicide et son ami As qui mesure plus de deux mètres, parle uniquement en alexandrins et est phosphorescent la nuit …

Se lit facilement et agréablement.


Extrait :


« - Pourquoi tu n’as plus d’amis ? »
« - Ils ont moisi. Je n’avais pas remarqué qu’ils avaient une date de péremption. Il faut faire attention à ça. Mes amis ont commencé à avoir de traces de pourriture, des taches vertes assez dégoûtantes. Ce qu’ils disaient commençait à sentir mauvais … »

Catinus - Liège - 73 ans - 25 juin 2013


Distrayant 5 étoiles

Je partage tout à fait l'avis de @Ravachol, l'idée est originale, les premières pages amusantes puis au bout d'un certain temps l'auteur semble avoir perdu son sujet, la lecture devenant un peu plate pour finalement s'achever dans une certaine indifférence.
Dommage car l'idée de départ de ce jeune homme, Antoine, voulant devenir stupide par n'importe quel moyen pour échapper à son malheur plus ou moins lié selon lui à son intelligence était intéressante.
Au final un petit livre distrayant.

Sundernono - Nice - 41 ans - 31 août 2012


Comment je suis devenu stupide 6 étoiles

En fait, l'idée est super originale, les premières pages sont marrantes, l'auteur semble se la jouer marginal rigolo qui tourne tout en dérision. Mais finalement ça devient un peu plat, ça tourne en rond. On finit ce livre car l'auteur parvient à livrer un récit juste assez bon pour qu'on puisse le finir.

J'avais commencé par la BD que j'avais trouvé archi-nulle. Le livre l'est un peu moins, il possède un humour suffisant pour nous tenir en haleine. Mais la relation avec ses amis est, je trouve, très fausse et caricaturale. Le tout manque de finesse, comme s'il y avait une culture et une contre-culture. On peut très bien alterner bouse culturelle et oeuvre d'intello sans forcément perdre la face.

En même temps, Martin Page n'a pas voulu faire là une oeuvre sociologique (si?) et finalement c'est divertissant quand même.

Ravachol - - 41 ans - 21 mai 2012


Vraiment dommage 3 étoiles

Ce livre avait un potentiel humoristique, mais malheureusement l'auteur n'a pas su l'exploiter. On se perd dans les divagations intellectuelles du personnage principal, ce qui gâche le plaisir du lecteur. On ne rit pas assez, et on s'ennuie ferme au fur et à mesure des chapitres. Quel dommage, si l'auteur s'était lâché un peu, on aurait pu s'amuser, mais ce n'est pas le cas. Je déconseille vivement la lecture de cet ouvrage.

Laurent63 - AMBERT - 50 ans - 25 janvier 2010


Moué... 5 étoiles

La fin totalement absurde rattrape le tout mais ne cache pas le complexe de supériorité de Martin Page

Franckyz - - 46 ans - 22 octobre 2007


Une satyre pleine de style 8 étoiles

J'ai dévoré ce petit livre, riche par sa grande pertinence. Merci Martin!

Lectrice - Pas de calais - 50 ans - 10 novembre 2005


Sympathique 8 étoiles

Heureusement, ce roman est d'une fraîcheur et d'un humour délicieux. Avec des clins d'oeil et un style coloré, Page nous fait oublier qu'il s'agit ici d'une critique de notre société réchauffée et assez simpliste au fond.

Néanmoins, il est toujours agréable de se rappeler que nous vivons dans un monde cinglé et qu'un petit Antoine sommeille en nous, prêt à dénoncer d'une manière ou d'une autre les travers de notre société.

Ce roman est plus léger qu'inspirant. Mais fort agréable tout de même.

Aaro-Benjamin G. - Montréal - 55 ans - 7 septembre 2004


Quand la stupidité est programmée 7 étoiles

Antoine aime comprendre et savoir sans se fondre dans aucun moule ni schéma de pensée. Ses diplômes universitaires, il les a obtenus en suivant des cours ci et là au gré de ses envies. Il cherche dans les bouquins les réponses à ses questions mais il préfère de loin regarder le monde par la fenêtre.
Antoine n'a guère d'amis. Par non-envie de se fondre dans un groupe de copains formés à l'identique. Un jour, il décide de devenir alcoolique puis suicidaire. Mais sans succès. Alors pourquoi ne pas devenir bête, idiot, normal, passe-partout.
"Une personnalité, c'est un luxe qui me coûte trop cher. Je veux être un spectre banal. J'en ai assez de ma liberté de pensée, de ma satanée conscience".
Antoine commence par se défaire de tous ses livres et s'achète une télévision. En route pour la lobotomie volontaire. Pour la cure de bêtise.
Jolies leçons de stupidité avec ce chercheur de tranquillité. Qui n'atteint pas le but fixé. Parce qu'il contourne trop facilement les pièges du conformisme.
Mots légers et humour fou. Un vrai régal.

Sahkti - Genève - 50 ans - 27 avril 2004


fraîcheur pas assumée 5 étoiles

S'il fallait reconnaître un point fort au roman, c'est son indéniable fantaisie. Martin Page est certainement le seul à conseiller de piquer les bouquins de la FNAC page par page et à faire jouer un rôle d'ange salvateur à Dany Brillant (le chanteur qui perd la tête pour Suzette est-il au courant ?).
Le curieux faisceau de références étonne, entre nutella enfantin, chanteuses islandaises et digressions sur un Alain Finkielkraut placardé au milieu de pin-up's. C'est ce qui fait le charme de l'ensemble, ce qui lui donne quelque chose de naïf, comme un adolescent qui refuserait de devenir adulte tout en se gavant en cachette de grands écrivains philosophes lus à la lampe de poche sous les couvertures. C'est aussi ce qui fait la limite de l'entreprise car on ne trouvera point de gravité au détour des pages, juste une observation critique mais amusée de la réalité.
Et puis, s'il fallait pointer la grande faiblesse du roman, ce serait la forme, bien trop sage comparée à la fraîcheur du propos. Pour lire quelque chose de réellement original et qui assume son originalité jusqu'au bout, lisez plutôt la "Parfaite Journée Parfaite" du même écrivain, et là, c'est réellement jouissif du début à la fin.

B1p - - 51 ans - 2 avril 2004


Fond très bien, forme très pas bien ! 3 étoiles

Qui ne s'est pas dit dans un de ces moments que l'on qualifie de "lucidité" : mais dans quelle monde vit-on ? suis-je le seul à souffrir en étant conscient de ses maux ?

L'auteur part du constat qu'il est dans un état de lucidité permanente qui engendre une souffrance depuis son plus jeune âge. Très bien, excellent même.
1ere Solution embrumer son esprit : logique. Il se jette dans l'alcoolisme. Ce début de roman est plutôt drôle et captivant .... 1/2 verre de bière : coma éthylique. Soit, l'alcool c'est pas pour lui.


Il s'ensuit des évènements absurdes, improbables, en somme décevant et même agaçant de perdre ainsi sa crédibilité et son intérêt de depart.

Je n'attendais pas un conte de ce livre.

Pour résumer,
A vos plumes ! le sujet est encore à exploiter !

Drclic - Paris - 48 ans - 2 avril 2004


Loin d'être le roman du siècle. 4 étoiles

L'écriture est fine, l'histoire accroche quand on la lit. Le roman se lit sans accro. L'idée est bonne et bien orchestrée. Souvent drôle et bien vue, de temps en temps pathétique ou morose, l'histoire est bien tournée. C'est un bon moment que l'on passe... Mais, ce roman est bien quand sur le moment; cependant avec le recul, je me rends compte qu'il ne reste rien.

Niddle - Le Raincy - 45 ans - 14 janvier 2004


La preuve par l'absurde (I) 8 étoiles

Antoine est jeune et bardé de diplômes tous plus incongrus les uns que les autres (études d'araméen,...). Ce qui fait par la force des choses qu'Antoine est un homme profondément intelligent. Du moins c'est ce que son entourage dit de lui. Qu'est-ce qui peut bien faire que les gens jugent d'autres personnes intelligentes? Pourquoi? Ces questions Antoine se les pose tous les jours? Etre intelligent le rend triste, nauséeux, il en a assez d'être doté d'un esprit d'analyse permanent! L'intelligence est pour lui une tare qui l'empêche d'avoir des relations sociales normales,qui l'empêche de se fondre dans la masse. Alors, au diable l'esprit cartésien et devenons stupide! Avant d'en arriver là, Antoine va passer par différents stades. Le premier est une tentative furieusement drôle de devenir alcoolique. L'un des meilleurs passages du livre est d'ailleurs la discussion entre Antoine, novice en plaisirs éthyliques et un pilier de comptoir local. La deuxième tentative est celle du suicide. Nouveau grand moment que celui d'Antoine fréquentant une école de suicides.
Cette tentative se clôture elle aussi par un échec. Son choix sera alors de devenir stupide et il y arrivera au grand désappointement de ses amis. Ce livre démonte par l'absurde tout notre système social. Ce petit roman drôlement intelligent nous démontre qu'il vaut mieux cultiver son originalité même si c'est souvent difficile plutôt que de vouloir ressembler aux modèles publicitaires et aux stars qui inondent nos écrans. Un délicieux voyage en Absurdie qui fait réfléchir!

Nothingman - Marche-en- Famenne - 44 ans - 24 octobre 2003


tonique 8 étoiles

Martin Page, Comment je suis devenu stupide, Le Dilettante. 2842630408 journal autobiographique et conte loufoque.
Antoine est malheureux, car sa vie, même agrémentée de petits larcins, ne le satisfait pas. Il attribue la responsabilité de son mal-être à son intelligence, qui, non récupérée par la société dans une profession où elle s'exercerait, tourne à vide. Il décide donc, de manière délibérée et concertée, d'acquérir une stupidité qui lui permettra de mieux s'intégrer dans le monde environnant...
Voila donc un conte loufoque qui prend allègrement le contrepied des valeurs admises, et remet en cause les prétendues bonnes conduites.
Les personnages mis en scène sont sympathiques, originaux, et jouent du paradoxe comme Boris Vian de la trompinette. On lit, on rit, on pense aux conversations stéréotypées : Faut-il être "intelligent" pour raconter au voisin de palier l'émission de télé de la veille qu'il a vue comme nous ? que penser de ceux qui essaient de faire revivre les matchs de foot ? ou qui répètent deux fois la même histoire drôle ?
J'ai aussi été frappé par le rôle social des gens réputés "intelligents". C'est vrai que la société "récupère" à son profit nos "talents", au niveau professionnel, et nous récompense en diffusant des niaiseries télévisuelles, notamment. Autre exemple : suffit-il d'avoir une certaine notoriété dans un domaine (être champion de judo par exemple, ou entraîneur de foot) pour donner un avis "autorisé" sur la place des femmes dans la société, ou cautionner la politique du moment ? Etre "intelligent" consisterait précisément à dénoncer ces pratiques admises. On se mettrait ainsi tout le monde à dos. Faudrait-il donc se résigner, fermer son bec et son esprit critique, ce qui veut dire se "décerveler" ? Le petit livre de Martin Page est tonique car il secoue le cocotier !

Rotko - Avrillé - 50 ans - 4 juillet 2003


Un petit roman que j'aurais préféré encore plus petit... 7 étoiles

Oui, ce livre contient des passages drôles et intelligents, mais le problème c'est que j'ai vu aussi de nombreux passages qui n'étaient ni l'un ni l'autre et auquel je n'ai pas trouvé d'autre intérêt. Mais si je ne retiens qu'une chose de cette histoire ce sera sans conteste la fin que j'ai trouvée très belle même si je ne la relie pas vraiment au reste du roman.

Virgile - Spy - 45 ans - 24 octobre 2002


Il passe en "J'ai lu"! 9 étoiles

Personne n'a plus le droit de ne pas lire Martin Page. Oui, d'accord, ça fait beaucoup de doubles négations. En clair : tout le monde doit lire Martin Page. "Il a réussi à n'avoir aucun prix pour son premier roman, pourtant culte." Mais il a réussi à avoir des lecteurs, et c'est l'essentiel : plus de 20.000 avec l'édition originale, au Dilettante. Il passe en poche, chez "J'ai lu" : quelques malheureux euros ne doivent pas faire reculer un lecteur. Alors, si ce n'est déjà fait, précipitez-vous : il n'y en aura pas pour tout le monde. J'oubliais : le troisième roman de Martin sort en février 2003. Un titre tout "pagien" : "La Libellule de ses 8 ans." La première phrase? "Le 9 mai 1980, le sourire de Fio passa le col de l'utérus de sa mère." J'offrirai la deuxième phrase au prochain "critiqueur" de Martin sur notre site préféré. C'est promis!

Lucien - - 69 ans - 4 octobre 2002


Quelque chose de Saint-Exupéry 8 étoiles

Par bien des côtés, ce roman me rappelle le Petit prince de Saint-Exupéry. Antoine (l'autre, le narrateur) est un peu naïf… on a parfois l’impression qu’il débarque d’une autre planète ! Et puis, il y a sa rencontre avec la jeune femme dans le parc : « - Je cherche des amis, dit la fille en regardant Antoine, puis alentour. - Ils ressemblent à quoi ? - A toi, peut-être. Comme tu avais l'air quelqu’un d'intéressant assis sur ce banc, je me suis dit que tu voudrais bien être un de mes amis. Tu as l'air d'être de bonne qualité. De qualité supérieure. » Plus loin : « - Je t’ai sauvé la vie, dit Clémence. Je suis ton héroïne ! (Elle se releva et aida Antoine à se mettre debout.) ça vaut dire qu’on est liés pour la vie. Désormais nous sommes responsables l’un de l’autre. Comme les chinois. »

Esperluette - * - 52 ans - 25 août 2002


De l'humour et de la fantaisie 8 étoiles

C'est le premier roman que j’ai lu de Martin Page et j’ai tout de suite été séduite par son univers et son style d’écriture. Derrière la détresse du personnage principal, il y a évidemment une critique de notre société. Il est vrai que sa réflexion paraît parfois un peu simpliste ou caricaturale, mais quelle importance ? Je crois que Martin Page a choisi d’adopter un ton très léger et je me souviens surtout d’avoir beaucoup ri.

Esperluette - * - 52 ans - 20 août 2002


Tout à fait d'accord avec Joseph K. 7 étoiles

Il ne faut jamais confondre intelligence et culture. Cette dernière ne donnera jamais l'intelligence, ni du coeur ni de l'esprit. Il est aussi souvent exact que ceux qui ont une certaine culture peuvent avoir tendance à s'en servir pour éblouir et à en profiter pour dominer d'autres gens dans un débat. Et il peut se faire que ce serait ces derniers qui auraient pourtant l'avis le plus humain ou le plus intelligent à donner. En effet, la culture ou les connaissances ne sont qu'une accumulation de choses dans la tête. L'usage qu'on peut en faire ne peut que dépendre de l'intelligence et la véritable et la profonde compréhension de toutes ces choses accumulées. Ce qui n'est pas toujours le cas !

Jules - Bruxelles - 80 ans - 16 juillet 2001


Au pays merveilleux de la société de consommation, la stupidité règne en maître 7 étoiles

Antoine est désabusé, il ne se reconnaît pas dans les valeurs défendues par la société contemporaine à laquelle il est bien forcé d'appartenir.
Sa solution: devenir stupide! Etat souverain au sein d'une société de consommation comme la nôtre!!
Ce livre est une critique acerbe du "Je consomme donc Je suis", on peut néanmoins regretter une fin de toute évidence bâclée.
Ce livre ouvre des pistes de réflexion, ce n'est pas le plus mince des avantages que l'on peut tirer de sa lecture.
Un autre bémol; Martin Page semble quelquefois confondre "intelligence" et "connaissances accumulées", je ne suis pas d'accord du tout, constatant
malheureusement trop souvent, qu'un savoir assimilé ou même très superficiellement acquis est utilisé comme instrument de domination plutôt que d'outils alimentant une capacité à débattre et à échanger.
Ce n'est bien sûr qu'un avis personnel, mais si l'accumulation de connaissances ne permet que de mettre en exergue un "stock de connaissances" supérieur à un autre, alors celles-ci ne valent pas mieux que le produit "argent".
On colle le terme "intelligence" au "stock de connaissances" et le tour est joué: un quitus est délivré, celui qui permet la domination grâce à un certain "capital culturel".
Bon je m'égare, ce livre, je l'ai trouvé rafraichissant et drôle, néanmoins attention à cette certaine confusion (de mon point de vue).

Josef K. - Saint-Quentin - 48 ans - 16 juillet 2001