Erwin Polanc: 8630 Mariazell
de Robert Stadler

critiqué par JPGP, le 24 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Erwin Polanc le promeneur solitaire
Erwin Polanc vit et travaille à Graz. Il saisit des scènes quotidiennes de son environnement à « la poursuite du bonheur » (comme s’intitule une de ses dernières séries). La vie à la campagne est saisie à travers des couleurs douces. Portraits, natures mortes, paysages excluent la moindre once de mièvrerie pour suggérer le plaisir d’une vie simple et coutumière. Nul passéisme pour autant. Mais un humour sous-jacent et à peine perceptible.

Tout est dans l’art de la composition et des contrastes. Une beauté sans fard nait d’apparitions où rien n’est laissé à une flamboyance décorative . L’épaisseur des existences est suggérée par des objets. Ils peuvent sembler dérisoires mais donnent à chaque image une émotion particulière. Le printemps n’est pas forcément vêtu en robe de mousseline, actions et objets sont des approximations lointaines de la perfection : c’est ce qui fait leur charme. Repères figuratifs ou non créent un monde d’émotions joyeuses et légères.

Sans jamais sortir d’un ordinaire champêtre, les prises refusent la médiocrité. Un simple bouquet met la vie en images la vie. Cela soulage, allège. Est-ce parce qu’elle font respirer ? Mais de telles photographies semblent nécessaires. Face aux sentiments barbares, Erwin Polanc propose des exercices de légèreté. Sachons en devenir les complices, les partenaires. Peu importe de savoir si le Paradis existe ou pas. Le photographe en soulève le voile. C’est un culte hédoniste : à nous d’en faire bon usage.

Jean-Paul Gavard-Perret .