Le regard inconnu
de Silvia Baron Supervielle

critiqué par JPGP, le 22 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Silvia Baron Supervielle : à travers la vitre
Au-delà de toute identité close, "le regard inconnu" est le fruit d'un corps espace débordant, un corps étoile mais qui n'ignore rien de la densité de l'existence. Par chapitres qui se terminent par une poème conclusif et récapitulatif, l'auteure raconte une forme d'histoire parfois sensuelle où l'image poétique devient film.

La solitaire crée de quasi silencieuses coïncidences entre le dehors et le dedans, le passé et le présent dans un retour amont - mais pas seulement. Le passé n'est là non en nostalgie mais de façon à régénérer la manière de voir, de percevoir les êtres et les lieux.

Entre deux villes et deux fleuves Silvia Baron Supervielle n'évoque pas que des ombres dans ce livre nocturne où "les amours cèdent mais ne meurent pas". Existent dans la nuit des clairières là où le texte en prise sur les choses vues de la fenêtre tient d'une ode à la vie et de l'exercice spirituel animé du désir rilkéen de transformer le monde en paysage intérieur.

Jean-Paul Gavard-Perret