Une histoire d'amour et de ténèbres
de Amos Oz

critiqué par Ulrich, le 20 octobre 2004
(avignon - 49 ans)

La note: étoiles

Se laisser emmener !

Un roman autobiographique. L’auteur nous invite à entrer dans son univers, sa famille. Très vite on ressent sa souffrance et on le suit sur son chemin. Ce chemin familial qui s’inscrit dans le fleuve plus grand de l’Histoire. La petite histoire rejoint alors la grande. C’est bien la prouesse de ce livre de nous raconter cette famille inscrite, indissociable de la création de l’Etat d’Israël, du sionisme, de la diaspora. Ce livre a peut-être des accents de « cent ans de solitude » de Gabriel Garcia Marquez, le baroque en moins. L’écriture est maîtrisée, sereine, parfois peut-être un peu trop. « Une histoire d’amour et de ténèbres » est le dernier livre d’Amos Oz. Une confession toute personnelle qui vient sans doute éclairer ses nombreux autres romans. Pour celui qui n’avait jamais lu rien d’autre de lui (c’est mon cas), le début paraît long, trop long à se mettre en place. Pourtant, il faut continuer. La fin est splendide, magnifique et bouleversante. La quête qui traverse tout le livre trouve une conclusion en apothéose. La boucle est bouclée, celle de sa vie, celle d’Amos OZ mais au-delà, c’est bien le genre humain qu’il interroge, c’est bien nous qu’il interroge.

Emouvant !
J'ai été très sensible à cette histoire familiale, dont l'auteur sait sublimer les heures difficiles. Et quelle manière de retracer la découverte de l'actualité politique avec ses yeux d'enfant, alors qu'elle n'était pas des moindres, vu qu'il a assisté à la naissance de l'Etat d'Israël. Il rend un bel hommage à ses parents, en montrant combien il les a aimés. Il se montre toutefois un rien cabot en s'exhibant sous le jour d'un petit garçon précoce, conscient de l'être, non sans un certain humour. La nostalgie et l'état d'esprit de ses proches est bien retracée, et m'a pris assez profond. Veneziano - Paris - 46 ans - 20 juillet 2008

Oz porte l’histoire de sa famille
Un roman autobiographique dense et émouvant. Face au destin de ses parents, Oz analyse, interprète, interroge, compatit – en toute humilité. Il dessine le portrait de ses parents, et, par extension, de toute une génération : les Juifs d’origine européenne, la génération de la Shoah, qui peine à prendre racines à Jérusalem. Sous la plume d’Amos Oz, le parcours de ses aïeux devient mythe d’origine. En refermant le bouquin, il reste une impression de force. Tout à fait d’accord avec Ulrich, laissez-vous emporter… Béatrice - Paris - - ans - 24 juin 2005