Don’t forget to touch me
de Anne Sylvie Henchoz

critiqué par JPGP, le 21 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Les perceptions d’Anne Sylvie Henchoz
Ce livre scénarisé habilement par Marietta Eugster rassemble une suite d’invitations et de scénarios pour de futures performances. Celle qui donne le titre du livre est elle-même un corpus de corps pour des pièces chorégraphiées. Danseurs et musiciens en sont les instruments de percussion puisqu’ils utilisent les corps des uns et des autres afin de produire des rythmes aux sonorités dures ou douces créées par la chair ou les os. L’ensemble devient une forme de cérémonial sonore et optique.

Anne-Sylvie Henchoz crée un body-art d’une nouvelle facture : le corps n’est plus seulement objet mais sujet. Il trouve dans un tel rituel une forme d’accomplissement quasi spirituel. Se créent des variations autour d'un thème pictural et sonore qui se développent entre continuité et variation. Par ce jeu physique le "réalisme" se transforme en un univers fabuleux. Il s'ouvre même jusque dans son "épaisseur" à une fonction onirique afin d'atteindre la musique des éthers. Elle donne une éternité provisoire à la langue plastique en court-circuitant les chemins habituels de l'instrumentation.

Jean-Paul Gavard-Perret