Trois contes
de Crad Kilodney

critiqué par JPGP, le 16 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Le swing de Crad Kilodney
Crad Kilodney fut un écrivain du genre clerc obscur. Il savonna les planches où la décence croyait se reposer. Ses héros ou héroïnes - même coincés du bas du corps comme du haut de l'échelle sociale - ont très vite mal à leurs animaux (du moins ceux qu'ils cachent à l'intérieur d'eux-mêmes). La conformité à la morale catholique, romaine ou luthérienne est tournée en ridicule. Elle semble parfois remonter le haut de son nez et certaines bretelles jusqu'à ce que reprenne aux hommes l’envie de recommencer.

Les corps s’enfoncent dans les bois dormants mais restent éveillés. Et c'est peu dire. Le pouvoir de lévitation de certains ustensiles leur donne un statut de tireur d'élite et de jardinier des mousses tendres. Un flux les fait glisser des grands lacs canadiens pour rejoindre l'océan des voluptés. Les contes (tirés du recueil "Suburban Chicken Strangling Stories") scénarisent autant des hauts de coeurs que des toisons pubiennes. Des uns aux autres le chemin est relativement bref.


Des couples illégitimes portent des pantalons de smoking ou des robes de dentelles pour swinguer du valseur avant de jouer les Fregoli ou Grüss dans des alcôves. Fini le temps où ils étaient trousseurs sur banquette arrière de Ford d'occasion. Crad Kiloldney met la gomme pour montrer combien chacun rue, lit-gote, composte, taurrée, salive le point G dans ses contes X. Des Sissi impératives s'enflamment jusqu'à ce que le sperme roux coule des Falstaff enfarinés.

Jean-Paul Gavard-Perret