Sudation
de Helge Reumann

critiqué par JPGP, le 16 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Helge Reumann : auréoles boréales
"Si vous cherchez un catalogue dessiné de nos monstres, où l’on trouverait les faisceaux de nos ultras, l’amiante des open space et la fonte de nos épidermes. Le voici" annonce non sans raison Philippe Fretz pour présenter le nouveau livre de l'auteur de "Hinterwelt", "Sexy Guns", "Vertige".

Dans sa "Sudation", le regardeur est soumis de manière farcesque à la violence graphique de la mobilité globalisée, les aménagements de parkings et la capitalisation du vivant. C'est roboratif et un rien punk (le rien est de trop). L'intensité est de mise. Là où il s'agit d'enfoncer, de foncer, d'affronter tant qu'il est possible de respirer.

Le Zurichois fait preuve de son expérimentation graphique et d'une démarche explosive pour créer une vision corrosive d'un monde où le fanatisme politique ou religieux ne cesse de faire plus que la claque en cultivant des obsessions successives mais hélas qui se ressemblent. Si bien qu'à leur manière de tels dessins accouchent de l'homme encore vivant en luttant contre les algorithmes qui cachent ou relèvent toujours les mêmes choses

Jean-Paul Gavard-Perret