Soulèvements
de Georges Didi-Huberman

critiqué par JPGP, le 15 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Georges Didi-Huberman : avis de tempêtes
vent et la tempête :

Individuel ou collectif le soulèvement est une prise de hauteur. Il est le témoignage d'un envol dionysiaque qui éloigne de l'autorité du divin et de son ordre. Et ce loin de la mélancolie. C'est une barrière renversée. Un embrasement. Là où la folie foule au pied un certain ordre de la foule par "ex-tase "- à savoir sortie. Du confort ou de l'aliénation mais loin de la lévitation mystique. Le Dévoilement reste en soi dans l'immanence et "l'innocence de l'instant" cher à Bataille. Pour Didi-Huberman cette quête est celle de l'embrasement et du désir.

Des hystériques de Charcot - sujets du premier livre de l'auteur- jusqu'à aujourd'hui, l'auteur montre comment "faire le mur" dès qu'on en dresse un. Publique ou non le salut est d'ici au nom de la mémoire car elle reste capitale. Mais il convient encore de se la fabriquer....

Le geste politique, entre réalisme et romantisme, casse l'istoire des styles. Et ce à partir d'un dessin de Courbet qui soulève les plis du vêtement et de l'histoire en devenant gros plan documentaire et allégorique au milieu des drapeaux et de la draperie. Une sensualité de l'aventure humaine se trace au nom d'une espérance. Elle est acquiescement, débordement, libération dans le trop de l'hors-soi au moment où celui-ci se dilate dans "l'infini turbulent" (Michaux).

Jean-Paul Gavard-Perret