Aube des chairs et des viscères
de Claude Louis-Combet, Nomah (Dessin)

critiqué par JPGP, le 15 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Clude Louis-Combet tout sur notre viande
Sur "la lumière des tripes", Nomah lève le voile. Celui qui fut d'abord chirurgien, en entrant dans la peinture, a créé d'autres opérations - entendez ouvertures. Il s'est enfoncé en passant du rouge sang à "la blanche ouverture de l'être qui préside aux enfantements et aux figurations" pour de nouveaux accouchements.

Sans prétendre épuiser l'indistinction et le chaos, il accorde à l'"informe" ce que Louis-Combet nomme "l'infinité des compositions de la vie" et ce pour permettre de rentrer davantage dans le rêve comme dans la profusion de la nuit originaire de l'être qui enveloppe la création et la protège.

La main de l'artiste prolonge celle du chirurgien pour compresser, ouvrir et mettre à nu l'énigme irrésolue de la vie. Sortant de la fente, de l'interstice de l'horizon de chaque toile émane des "étendues plus sombres, moins éclatantes" qui laissent entendre néanmoins que l'existence l'emporte. Et c'est "comme tirer une âme de la constellation des organes" dans une reconquête. Que demander de plus à l'art ?

Jean-Paul Gavard-Perret