Drapeaux droits
de Benoît Caudoux

critiqué par JPGP, le 15 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Benoît Caudoux ; portrait du poète
Benoît Caudoux est auteur et professeur agrégé en philosophie. Ses travaux portent sur l’écriture, la modernité, ses origines, les changements éthiques et linguistiques, l’évolution des rapports entre philosophie et littérature, le devenir de la rationalité et l'importance du design dans la modernité. Il a publié plusieurs livres d’artistes ainsi que plusieurs textes poétiques ont celui-ci devient une suite caractéristique et un résumé des épisodes antérieurs.

Cadiux bon.jpgLe titre «drapeaux droits» désigne - plus que le simple alignement des compositions métriques traditionnelles - l'attention portée à la dimension visuelle des poèmes. Chacun devient un étendard. Il laisse flotter la fin de ses vers dans le vide de la page. Chaque texte dénoue de la sorte puis renoue les fils de l’existence, de la perception et de la pensée abstraite. Il y a là, face aux insaisissables syllabes des étés (ou avoir été) des affaires d'âmes et des manières "d'entendre" ce qui se passe entre mysticisme et blagues d'une sorte d'oméga de la pasternakité.

Cad 3.jpgLe tout en sorte de mats d'épigrammes sur lesquels l'auteur cultive le jeu de mot ou le trait d’esprit. Les textes sont souvent humoristiques, légers, d’autres plus profonds et radicaux. Ils deviennent comme le précise l'auteur "autotéliques ou évidents" en semblant n'exister que pour eux-mêmes dans une sorte de "poésie pure" afin d'enjoliver notre purgatoire lorsque le soleil n'est pas trop plombant et que subsiste un peu de vent . Mais d’autres célèbrent ou accusent la présence d'un monde réel proche ou perdu, rappelé ou nié au sein d'un flot de réflexions et d’idées étonnantes. Résonne dans l'air une turbulence et une énergie entre microcosme et macrocosme, fixité et mouvement.

Jean-Paul Gavard-Perret