Petits essais de pensée dissonante
de Georges Picard

critiqué par JPGP, le 14 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Les bouillon­ne­ments de Georges Picard
Georges Oicard se nomme lui-même “Insom­niaque hur­lu­berlu”. Fils d’ouvrier, aban­donné par sa mère il est élevé par son père qui lui donne le goût des clas­siques. Ils ne le quit­te­ront plus : Mon­taigne, Rous­seau, Nerval, Dostoïevski, etc..

Phi­lo­sophe de for­ma­tion, maoïste d’occasion mais pas d’opérette, il s’embauche dans une usine de sar­dines puis dans le milieu de l’édition et devient jour­na­liste dégagé désor­mais des vignettes poli­tiques. Depuis il a publié une ving­taine de livres - en particuliers des essais publiés chez Corti.

Lucide et désa­busé, Georges Picard est à sa manière un mora­liste mais aty­pique. Il dévoile des zones d’ombres instables et relève le voile de nos faux-semblant. Dans son livre il s'en prend une nouvelle fois à l'illu­sion et la bêtise, à la folie et au génie, à l'errance et l'humour.

La tren­taine de sujets abor­dés ici, quoique éter­nels, rentrent en réso­nance avec le temps. Le men­songe et l’imbécilité n’y sont pas oubliés, mais la soli­tude, la nature, les ani­maux, le sacré résistent aux deux pre­miers — du moins tant que faire se peut. Georges Picard pour­suit de la sorte son par­cours très per­son­nel et soli­taire.

Ses Petits essais de pen­sée dis­so­nante sont donc fidèles à l’esprit libre et l’ironie du désormais paisible frondeur et ses graines de ver­tige..

Jean-Paul Gavard-Perret