Anatomie du poète
de Jean-Michel Maulpoix

critiqué par JPGP, le 14 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Jean-Michel Maul­poix au milieu du gué
Jean-Michel Maul­poix s’interroge ici sur la “nature” du poète. Il ana­lyse les rap­ports au corps que cha­cun d’eux entre­tient avec lui.
Le but : créer “une phy­sio­lo­gie de la poé­sie” com­prise comme fonc­tion exis­ten­tielle et d’expliquer com­ment le corps trans­cende sa pen­sée.

Néanmoins l'auteur ne va pas si loin. Il s'arrête en route. Certes il est évident que tout créa­teur s’engage dans un tra­vail phy­sique et men­tal. L’un ne va pas sans l’autre si bien que Maul­poix enfonce des portes ouvertes.

Chaque poète en effet afin de pro­vo­quer l’écriture se sou­met à divers types d’exercices phy­siques plus ou moins incons­cients. Sans eux, l’oeuvre n’est qu’un feuille­tage super­fi­ciel de la den­sité humaine. Il faut la résis­tance de la “viande” (Artaud) afin de créer une nou­velle intel­li­gence et un lan­gage inconnu

En guise d’illustration, l’auteur ana­to­mise trois poètes : Vic­tor Hugo, Henri Michaux (“skieur au fond d’un puits” selon sa célèbre for­mule) et Michel Butor. Cela lui per­met de se don­ner en tant non seulement d'essayiste mais de poète le droit de penser l'écriture comme noble exu­toire et de la conscience et du corps.

Néanmoins les ana­lyses de l'auteur res­tent atten­dues. Le corps est fina­le­ment détrôné par la conscience même si chez Michaux un pas de plus fut fran­chi. Chez Maulpoix tout reste à l'inverse en chemin.

Jean-Paul Gavard-Perret