Bingo
de Marc Cholodenko

critiqué par JPGP, le 14 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Le pari selon Marc Cho­lo­denko
En ses relances, Cho­lo­denko offre un jeu bru­tal et enfan­tin. De là en découle que tout humain est un marin à l’eau de rose, à l’eau de prose.

Elle semble s’évaporer à mesure qu’elle avance. Mais c'est une vuie de l'esprit même si bien des coeurs fra­giles échouent sur les rivages du cap Bonne-Espérance que tout jeu de hasard propose.

Dès lors les capi­taines de nefs des fous partent à la dérive dans l’espoir de trou­ver un haut fond, une île, mille îles pour s’échouer en paix comme Jonas, qui fuyait la face de l’Éternel. Mais ils sont vite rat­trapés par la courte paille.

Le bingo en devient une autre ver­sion. Dès lors ils se jettent à l’eau en croyant cal­mer la tem­pête, avant qu’il soit rat­trapé par le ventre des émo­tions et désirs.

Mais l’auteur sai­sit ces pois­sons. Pour les bouffer tout rond et crus. Mais plutôt que de s’égosiller les cordes vocales tou­te­fois, il s’oblige à se taire lui-même en un jeu iro­nique d’effacement ou sub­sti­tu­tion.

Jean-Paul Gavard-Perret