Les oubliées
de Claudine Loquen

critiqué par JPGP, le 14 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Claudine Loquen et les grisantes
Claudine Loquen s'occupe des abandonnées de l''Histoire mais pas celles (entre autres mais pas seulement) des contes de fées qu'elle traite à sa manière avec douceur et chasteté. Elles affichent grâce au langage plastique particulier et poétique de la créatrice une belle santé.

Dans ce livre surgissent celles qui furent ignorés de la postérité : la peintre Marthe Lucas, l'aéronaute Sophie Blanchard et bien d'autres encore. C'est pourquoi il s'agit du premier tome. Car il y a et eu beaucoup de laissées por compte et conte.

Tout sort, fuse, pulse dans les épissures des couleurs acidulées et des rondeurs. Pas question de déshabillage, l'artiste donne à ses héroïnes des robes de bal et nous entrons par une porte étrange dans un monde où de telles femmes sont là pour nous plaire, saisir.

Ne reste qu'à les aimer d'un amour platonique bien sûr dans la félicité que l'artiste induit dans ses oeuvres de délicatesse et d'humour toujours discret.
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Se moquant des tatouages de la notoriété Claudine Loquen aime dialoguer avec les regardeurs. Elle réinscrit la traversée du regard dans l’altérité du langage plastique. L’art devient une figuration de son noyau innommable par des éléments « bruts » qui a priori ne s’y prêtent pas forcément.

La peintre rejoue les dispositifs artistiques afin que surgisse ce que Maldiney nomme la « restance » des images, acte de figuration au sein même du noyau innommable autour desquels tournent les arts. Existent là des images de bas-de-casse qui font naître des fées.

Jean-Paul Gavard-Perret