Noknok
de Nicolas Alquin

critiqué par JPGP, le 13 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Vertigo de Nico­las Alquin
Sculp­teur, Nico­las Alquin avait déjà fait ses preuves lit­té­raires avec son récit incan­des­cent et jubi­la­toire Plein fer (2010). Il retrouve la même veine avec Nok­nok, récit de sa ren­contre au coeur des forêts pro­fondes du Canada avec les Nisga’as, der­niers tailleurs ances­traux de “totem-pôles”.

Entre poé­sie et humour, l’auteur à la fois évoque son admi­ra­tion pour ces artistes tra­di­tion­nels et l’importance de ses sculp­tures pri­mi­tives sur l’art occi­den­tal.

Alquin remet aussi les pen­dules à l’heure en dif­fé­ren­ciant deux types d’images : “La grande dif­fé­rence entre une idole et une icône c’est que l’idole vous piège alors que l’icône vous accueille. Ainsi on est accueilli par la pré­sence de la toute petite vierge en bois noirci de Roca­ma­dour, mais on est piégé par un tou­tou en bal­lons pin­cés sur­éva­lué par d’obscurs inves­tis­seurs” écrit celui qui ajoute ses propres illus­tra­tions toté­miques dans un échange poé­tique d’un genre particulier.

Quant à son récit, il taille les mots pour évo­quer le visible et l’indicible, la main et l’esprit, la maî­trise et l’aléatoire. Existe là un exer­cice d’émerveillement pour mettre en exergue des piliers sculp­tés qu’il faut “écou­ter” et com­prendre “comme des antennes, mieux, comme des tubes reliés aux forces supé­rieures.“

Jean-Paul Gavard-Perret