L'Autre Livre
de Michel Butel

critiqué par JPGP, le 13 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Michel Butel le trop oublié
On se soient de "L’Autre livre" de Butel paru en 1997. Ce titre est repris pour cette édi­tion com­plète des écrits pro­téi­forme de l'auteur.

Pour lui, l’écriture était géné­rale dans la mesure où il ne cloi­son­nait rien : poèmes, contes, nou­velles, romans, essais ou frag­ments d’essais, tout était animé de la même fièvre.

Les lec­teurs un peu âgés se sou­viennent des jour­naux qu’il a fon­dés : L’autre jour­nal, Encore, L’Azur (écrit de sa seule plume) ou L’impossible. Et celui qui écri­vant depuis cette vie “où nous fûmes si per­plexes et où il ne res­te­rait que la dia­go­nale du déses­poir”, puisa la force de lui échap­per en trou­vant lignes, angles, incli­nai­sons de la géo­mé­trie variable de la vie.

Selon l'auteur; la lit­té­ra­ture devait lut­ter contre l’appauvrissement de la vie, contre ses muti­la­tions car tout avait pour but de tendre vers quelque chose “d’autre” comme le prouvent les trois récits (roman poli­cier, conte phi­lo­so­phique et témoi­gnage his­to­rique) qu’il publia de son vivant, ras­sem­blés ici selon ses vœux.
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Un der­nier récit, dicté par la secousse des atten­tats du 11 sep­tembre, était resté à l’état de manus­crit. Deux incon­nus, un écri­vain et une ana­lyste, vivent une ren­contre aussi brève que pas­sion­née au moment de l’effondrement des Twin Towers. Pour eux, aimer et écrire res­tent les seules réponses impar­faites à la catas­trophe dans l'objectif de rappeler la beauté du monde.

Avec Butel, la lit­té­ra­ture d’un cer­tain autre­fois garde son ala­crité et son mor­dant.


jean-paul gavard-perret