Liu Ye: Catalogue Raisonné 1991-2015
de Christoph Noe

critiqué par JPGP, le 13 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Liu Ye : tout oxymore est pléonasme
Liu Ye explore un monde étrange : individus, objets, formes évoluent dans des scénographies sourdement tourmentées est pleines de fantaisie. S’y mêlent douceur et violence, ironie et érotisme dégagés d’inhibition, de peur, de préjugés. Au regardeur de faire preuve du même abandon. L’artiste construit chaque œuvre comme un scénario de film mais à la manière des maîtres anciens. Il joue d’un certain baroque et d’une forme de maniérisme mais aussi d'un minimalisme figuratif. Souvenirs, lectures, images aperçues sur Internet lui permettent de trouver son « inspiration ».


Pour Liu Ye l’important n’est pas d’où viennent les motifs, mais plutôt ce qu’ils deviennent. Ravi d’inventer des histoires l’artiste instruit le renouvellement du désir quelle qu’en soit la nature. Il projette dans un espace des limites sans que nous sachions si nous restons en dedans ou si nous sommes déjà au dehors. Cultivant les inverses il prouve néanmoins que tout oxymore - visuel ou non - est un pléonasme : aux occis et au morts ils préfèrent les vivants même s'ils demeurent prostrés dans une certaine attente.


Jean-Paul Gavard-Perret