Comilédie
de Jacques Cauda

critiqué par JPGP, le 13 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Jacques Cauda matamorphique
Il est des livres qui sidèrent par le rire qu’ils soulèvent. Et c’est rarissime. « Comilédie » en est l’exemple quasiment absolu. Jacques Cauda le considère comme son chef d’œuvre. Et non sans raison. Or ce livre a dû attendre plus de 20 ans sa publication.

Ce texte est une merveille d’impertinence au nom d’Irma la Douce qui sait baisser sa gaine afin que vierges et verges se tiennent droite comme les i et des hydres. Tout va « l’amblablable »là où l’Abbé C de Bataille touche à l’Y du féminin et à l’X de films désormais remplacés par des vidéos qui évitent tous déplacements superfétatoires.

Celui qui est aussi peintre tient les diables par leur queue. Sade est remisé au rang des sacristies : sa prison est remplacée par un bordel philosophique où le rire est roi là où les reines quoique vaches ne fassent pas un pis. Elles sont fortement éprises et sortent de leurs mantilles face à de sombres héros en rien sobres en avanies.

Le tout dans un corpus qui se veut scientifique (abondance de notes lui sert de vaginales références). L’ « ôteur » ne cesse d’en rajouter des couches sans culottes. Celles-ci ont perdu leur laine à perdre haleine dans des alcôves où les muses ne font pas que musarder.

Tout est vénénoeud et vénère rien de mâle sauf lorsqu’il est adroit. L’arbre de vie du vit pénètre la forêt des songes : que demander de mieux ? La sotie suit son cours dans l’impeccable fatrasie d’un livre qui écarte les cuisses de la fiction pour que des noces aient lieu. Elles n’ont rien de cendres tant les fruits délictueux sont délicieux.

Jean-Paul Gavard-Perret