Hodler érotique
de Jura Brüschweiler

critiqué par JPGP, le 13 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
Les vagues du rêve : Ferdinand Hodler
Peindre d’après nature ce fut pour Ferdinand Hodler peindre des femmes. Nues. Seules ou avec leur partenaire. Ses dessins font de lui un fondateur de l’art moderne non seulement par ses toiles qui le rapprochent d’un Puvis de Chavannes mais par l’érotisme de ses dessins. Ils furent néanmoins rarement exposés voire tenu cachés. Héritier de Courbet Hodler y échappe autant au symbolisme qu’au réalisme idéalisé et bien pensé.

La destinée du corps devient plus souple. Elle est dépouillée non seulement des vêtements mais d’un environnement social déterminé. Dans les peintures, les couples prennent place dans un décor sans profondeur où priment l'agencement rythmique des figures et la recherche de la frontalité.

En particulier avec les couples enlacés de “La Nuit” qui suscitent un scandale à Genève en février 1891. Dans les dessins l’émotion et la vision sont (im)pertinentes. La femme n’est plus l'héroïne spirituelle d'une aspiration à l'harmonie dans un drapé intemporel : elle retrouve son incarnation première.

Jean-Paul Gavard-Perret