Regards
de Isabelle-Cécile Le Mée, André Carrara (Photographies)

critiqué par JPGP, le 13 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
André Carrara : beaucoup de soleil et un peu d'eau froide
Après différents travaux de prises de vue André Carrara découvre véritablement la photographie en côtoyant Willy Rizzo, Guy Bourdin ou Jean-Bernard Naudin. En 1963, il y réalise sa première campagne publicitaire très remarquée pour Lacoste. La carrière du photographe est lancée. Il rejoint alors Vogue puis collabore à Elle et de nombreux magazines. Dont et à la demande d’Anna Wintour, "Allure".

Il se plait à rappeler qu’il est venu à la photographie en général et celle de mode en particulier par amour des femmes. Il n'a cessé de les célébrer en noir et blanc et en couleurs avec beaucoup de références cinématographiques. Chaque série devient l'invention d'une histoire ou d'un reportage dont Carrara choisir le décor, le climat, la femme héroïne de ses mises en scène.

Au bord d’une plage déserte, une femme vient de sortir de l’eau, elle a froid, son corps tremble. Ailleurs une silhouette fine se détache avec netteté dans la chaude lumière du sud. Les formes sont toujours épurées mais non sans évoquer l’esthétique d'un Jacques Henri Lartigue. Minutieusement préparées les prises semblent saisies sur le vif en une harmonie chromatique ou dans les jeux d'ombres et de lumières du noir et blanc. En plans larges ou rapprochés un moment qui semble miraculeux voit le jour. L'élégance est de mise et ce quelles que soient les femmes : actrices célèbres ou belles inconnues.

Jean-Paul Gavard-Perret