Ballade du vent et du roseau
de Christian Viguié

critiqué par JPGP, le 11 décembre 2022
( - 77 ans)


La note:  étoiles
"Entre l'étang et le feu" : Christian Viguié
Le poète ose un vertige par l'évocation du passé et la métamorphose du réel en une scénographique ouverte sur un inconnu qui parle à l'inconscient. Ce sont des espaces limites aux indices interstitiels. C’est pourquoi en sortant parfois des moyens indiciels de la description Viguié ouvre à la complexité.

Elle marque le seuil de l'intime et de ses sédimentations en rapport avec l’espace qui l’entoure mais surtout du passé tel qu'il fut. Dans une telle dérive la réversibilité du regard progresse par diaphragmes de transgression. Rien chez le poète n'est de l'ordre de la simple monstration d'évidence.

Surgit une forme de jouissance d'une spiritualité païenne. Cela tient de l’incendie et du tellurique. Celui-ci ne se contente plus du royaume des ombres et des corbeaux sous un ciel noir. Viguié remonte des courants. Se pose la question comment venir à bout de ce déferlement du passé ou de son ascension. D’une certaine manière le poète nous dégage du sol. Nous glissons au milieu des traces. La lumière ouvre sur l'inexprimable littérairement parlant. Un souffle puissant travers l’espace.

Jean-Paul Gavard-Perret