Les gens de Bilbao naissent où ils veulent
de Maria Larrea

critiqué par CHALOT, le 17 février 2024
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
une bibliographie sociale passionnante
Une biographie vivante comme un roman


L'un est né en 1943 à Bilbao d' une femme prostituée et l'autre a été abandonnée par sa mère à la naissance avant d'être reprise plus tard.
Ces ceux là vont avoir une enfance difficile, Julian va finir par partir et rejeter sa mère alors que l'autre, la belle Victoria, va être la bonne de son père qui n'hésitera pas à en faire un objet sexuel !
La vie fait que ces deux là se rencontrent, s'aiment et se lient pour la vie.
La pauvreté, ce n'est pas facile et même si on essaye de se reconstruire, il y a des blessures qui ne cicatrisent pas.
Victoria devient femme de ménage à Paris, Julian, lui, gardien de théâtre très pris par la boisson ?
Ces deux là s'aiment.
Leur fille, Maria, découvre par le plus grand hasard qu'elle n'est pas la fille biologique de ses parents.
Qui est-elle ?
Elle aime ses parents « nourriciers » même son père, violent mais aimant.
Comme d'autres avant elle, Maria veut connaître ses origines et les raisons qui ont poussé Victoria et Julian à lui cacher cette adoption.
A Bilbao, dans cette Espagne franquiste naissent des secrets et des silences.
Au delà de cette histoire passionnante et prenante, l'écrivaine qui se raconte nous plonge dans cet après guerre, dans les vies de misère où règnent l'abandon et la lâcheté qui tutoient l'affection, l'amour .
Faut-il faire le procès de ces gens qui ne sont pas nés dans l'opulence ou essayer de comprendre ?

Jean-François Chalot