3 minutes pour comprendre l'histoire de la Coupe du monde de football
de Pascal Boniface

critiqué par Shelton, le 1 décembre 2022
(Chalon-sur-Saône - 68 ans)


La note:  étoiles
C'est le moment ou jamais...
J’entends bien, chère Sandrine Rousseau, que les joueurs de football français ne sont pas à la hauteur de vos espérances, que ce sont des pleutres et qu’il aurait fallu manifester partout et très fort notre mécontentement, notre révolte et même notre désarroi devant la politique menée par le Qatar. Seulement, ce n’est pas fin novembre 2022 qu’il aurait fallu le dire et le crier, mais probablement juste avant l’attribution de la Coupe du monde à l’émirat du Qatar, en décembre 2010 !

Mais, si on regarde l’histoire de cette coupe du monde de football d’un peu plus près, reconnaissons que les joueurs français ne sont pas plus pleutres que de nombreux joueurs du monde entier qui n’ont jamais rien dit depuis 1930… Lors de cette première coupe du monde, l’Uruguay et le Brésil s’affrontent à coup de slogans nationalistes dans l’indifférence des autres pays. 1934, c’est tout simplement le triomphe absolu de Benito Mussolini par tous les moyens (naturalisation de joueurs du monde, arbitrage acheté, salut fasciste des joueurs italiens… Même combat, si l’on peut dire quatre ans plus tard avec la même Italie… En 1950, les choses semblent un peu plus calmes mais lors de la défaite du Brésil en finale, le gardien (noir) est tenu pour responsable de la défaite contre l’Uruguay. L’équipe nationale brésilienne n’aura plus de gardien noir jusqu’en 2006 ! On pourrait aussi parler de la coupe du monde de 1978 en Argentine et du général Videla (cette année-là, on parla beaucoup de boycott mais on ne fit qu’en parler !). En 2006, le mondial devait aller en Afrique du Sud mais, mais, mais au dernier moment le délégué d’Océanie l’offre à l’Allemagne. Après, on découvrit que ce délégué avait des liens particuliers avec le sponsor Adidas… Aucun boycott contre l’Allemagne, aucune révolte contre ce vote truqué… En 2014, le Brésil accueille le mondial en pleine crise économique et cette richissime fête scandalise beaucoup car entourée de pauvreté extrême… Mais aucun boycott ! Et je n’insisterai pas sur la suivante dans la Russie de Poutine…

Il faut, chère Sandrine Rousseau, définitivement oublier la politique dans cet univers sportif professionnel mu par l’argent et uniquement par l’argent… Après, sur ces fondements financiers scandaleux pour tous les pauvres de la planète, on peut réfléchir à une morale à créer, porter, promouvoir… mais seulement si elle n’est pas artificielle !

Car le mondial est aussi une fête populaire, très populaire et probablement même la plus populaire de la planète même si elle laisse trop souvent un goût étrange de « panem et circenses »…

Enfin, pour ceux qui veulent connaitre un peu mieux l’histoire de la Coupe du monde de football, le petit opus de Pascal Boniface est très bien documenté… et vous avez toujours le droit de vous abstenir de regarder les matches de cette coupe du monde 2022, il parait que la télévision ne fonctionne que si on l’allume !!!