Blake & Mortimer - Tome 29 - Huit heures à Berlin
de José-Louis Bocquet (Scénario), Jean-Luc Fromental (Scénario), Antoine Aubin (Dessin)

critiqué par Hervé28, le 26 novembre 2022
(Chartres - 55 ans)


La note:  étoiles
Un album digne d'Edgar Jacobs !
Les aventures de Blake et Mortimer avaient repris des couleurs avec "le dernier Espadon", et là les lecteurs ne seront pas déçus avec ce nouvel opus. Cette aventure coche en effet toutes les cases pour les nostalgiques d'Edgar Jacobs: un scénario qui mêle espionnage et science (on retrouve même dans l'album les tunnels chers au Maître du domaine du Bois des Pauvres), et un dessin époustouflant d'Antoine Aubin (enfin servi par un scénario digne de son talent) qui, avec le regretté Ted Benoit , est à mes yeux le meilleur" repreneur" de la série. Non seulement les personnages sont réussis (Olrik est superbement dessiné, tant en uniforme, qu'en costard ), mais aussi Antoine Aubin soigne particulièrement les décors, surtout les automobiles de l'époque.
J'ai juste un regret, que le personnage appelé "le Prince" (je ne veux pas spoiler) ne soit pas aussi maitrisé graphiquement)
Il faut souligner donc la qualité du travail d'Aubin, presque 7 ans de labeur, sur un album qui a germé dans la tête des scénaristes depuis 2014 ( je vous invite,sur ce thème, à vous reporter à l'excellent livre "l'héritage Jacobs" de Jean-Luc Cambier et Eric Verhoest).
Jean-Louis Bocquet et Jean-Luc Fromental nous offrent en effet une intrigue passionnante, parsemée de clins d’œil à d'autres bandes dessinées (l'hôtel Cornavin de Genève ou encore l'accident de voiture, près du lac Léman, dans dans les décors à l'identique de celui de" l'Affaire Tournesol"), au cinéma ou au roman d'espionnage. J'ai retrouvé parfois l'atmosphère du "Coup de Prague", signé d'un certain Jean-Luc Fromental. Forts d'une amitié de plus de 35 ans, les deux co-scénaristes ont réalisé un album qui se hisse parmi les meilleurs de la période post-Jacobs, même si, à mon goût, la fin est un peu trop précipitée (peu d'explications par exemple sur les motivations du Général Carver)
Il faut enfin souligner, enfin, un choix très varié dans la tenue vestimentaire de nos deux héros (Blake en Mr White est irrésistible!)
Pour finir, je précise que j'ai lu cette aventure dans la collection "bibliophile" tirée à 10 000 exemplaires, et je regrette l'absence de hors texte, qui donne une respiration au récit, surtout lorsqu'il est dense comme c'est le cas ici.
Passionné de "Blake et Mortimer", je n'ai pas fait l'impasse non plus sur le coffret édité par canal Bd, (4000 exemplaires) avec la version noir et blanc (magnifique au demeurant) qui présente une particularité, planche 32: l'inscription à laquelle fait référence Blake est absente!

Autant vous dire que la dernière fois que j'avais acquis trois éditions différentes d'un même album que j'avais trouvé extraordinaire, c'était pour "le dernier pharaon" de Schuiten, Van Dormael,Gunzig et Durieux, c'est dire si je mets ce dernier album de "Blake et Mortimer" dans le panthéon de mes albums préférés de la série.
Efficace 8 étoiles

Pas aussi totalement emballé que les précédents chroniqueurs sur le site au sujet de ce dernier opus officiel (hors "hors-séries" donc) de "B &M", mais je dois dire que c'est vraiment très efficace et intéressant. Les dessins sont réussis (Aubin est un des meilleurs repreneurs), le scénario est intéressant, il plonge un peu dans la SF tout en abordant une certaine période de l'Histoire de la seconde moitié du XXème siècle, et se situe, pour la première fois de la série, à Berlin. Je n'ai cependant pas été totalement emballé, donc, par cette histoire de doubles, abordée selon un angle original, mais un peu trop farfelu et abscons. On passe cependant un super bon moment de lecture, et c'est le principal, donc 4 étoiles tout de même.

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 27 novembre 2023


L'Histoire cachée 9 étoiles

Le lecteur découvre au travers cet album comment la visite de JFK à Berlin en 1963 a failli introduire le ver dans l'appareil d'Etat américain, et, ce faisant, être le prélude à un holocauste nucléaire, rêve de feu Basam-Damdu et réalisé par son âme damnée, Olrik (bien entendu!...). La livraison 2022 de Blake et Mortimer est un bon cru: si l'on s'en tient exclusivement au dessin, c'est un excellent album, Antoine Aubin réalisant à mon sens un travail fantastique, sans aucune fausse note... assurément de la belle ouvrage, largement à la hauteur du créateur de la série.
Du point de vue du scénario, le duo d'auteurs, Boquet et Fromental parviennent à un résultat plus qu'honorable. Je déplore simplement que les deux-trois dernières planches de la fin du livre expédient trop vite une histoire qui avait jusqu'alors tenu toutes ses promesses: un Mortimer dépêché au coeur de l'URSS sur un chantier de fouilles qui révèle autre chose que des vestiges archéologiques, un sanatorium abandonné, siège d'expérience inavouables, Blake en charge pour le compte du gouvernement britannique d'une mission dans la capitale allemande dans une ambiance à la John Le Carré... l'atmosphère est bien rendue, le dessin léché parvenant à retranscrire une ambiance de guerre froide des années 60 telle que le lecteur peut se l'imaginer.
C'est décidément dans ce champs (espionnage - science) que j'apprécie le plus la série: la Machination Voronov avait été de ce point de vue un album de ceux des plus réussis- (un des personnages en URSS rappelle d'ailleurs cet épisode à Mortimer). Malheureusement, on annonce pour la prochaine aventure une suite à l'Enigme de l'Atlantide qui dénote au sein du corpus et qui n'a jamais été mon album préféré, loin de là. A voir ce qu'Yves Sente fera de cette idée...

Vince92 - Zürich - 47 ans - 13 avril 2023


Un bon retour aux sources 8 étoiles

La BD constitue un bon retour aux sources avec la guerre froide en toile de fond et la présence du Président Kennedy.
Le dessin est conforme, la ligne bien claire et le scénario plutôt bien monté. Blake et Mortimer mènent chacun leur enquête de leur côté durant la première partie du livre, ce qui parfois donne une tournure un peu hachée au déroulement de l'intrigue. Lorsque les deux enquêtes se rejoignent et que les deux compères se retrouvent, le récit trouve enfin son apogée et l'on se régale vraiment, d'autant plus que les auteurs ont glissé dans le scénario un fait digne de celui vu à la fin d'"Inglorious Basterds" de Tarantino... Mais ça c'est à vous de le découvrir ! Un très bon cru en tout cas, avec un Olrik en pleine forme...

Bacchus79270 - Paris - 52 ans - 24 février 2023