Padre Pio, le stigmatisé
de Yves Chiron

critiqué par CC.RIDER, le 9 novembre 2022
( - 66 ans)


La note:  étoiles
Revivre la Passion du Christ
Dans la vie de Padre Pio, le surnaturel surabonde : visions, guérisons miraculeuses, bilocation, « incendum amoris » (montée en température à près de 50°), odeur de sainteté, don des langues, prédictions et surtout les stigmates de la passion du Christ qui en ont été la manifestation de loin la plus spectaculaire. De son vrai nom, Francesco Forgione, il est né en 1887 à Pietreluna (Campanie), dans une nombreuse fratrie. Sa famille pas vraiment pauvre possède un terrain d’environ un hectare et une petite maison dans le village. Quand cette terre ne suffit pas à faire vivre la petite famille, le père part travailler quelques mois ou quelques années en Amérique. Dès son plus jeune âge, Padre Pio a des visions de la Vierge. Il ressent à ses côtés la présence de son ange gardien. Il part bientôt à Morcone pour entrer chez les capucins, un des ordres les plus rigoureux de la lignée franciscaine. Puis le 28 juillet 1916, il entre au couvent Santa Maria de San Giovanni Rotondo où il restera jusqu’à sa mort en 1968. Très vite, ses miracles et sa réputation de sainteté attireront des foules ferventes mais aussi bien des souffrances…
« Padre Pio, le stigmatisé » est certainement la meilleure biographie que l’on puisse lire sur la vie et l’œuvre du premier et jusqu’à aujourd’hui unique prêtre stigmatisé de l’histoire de l’Eglise. Portant dans sa chair pendant cinquante années les marques du supplice du Christ, sa vie fut un long calvaire, car il était lui-même de santé fragile et se donnait totalement à son sacerdoce, confessant près d’une centaine de personnes par jour, vivant une messe qui pouvait durer plusieurs heures et apportant aide et consolation à d’innombrables âmes en peine. Il fut à l'origine de la construction d’un immense hôpital doté du meilleur de la médecine et totalement gratuit pour les nécessiteux. Le lecteur apprendra énormément de choses sur le sujet et sera sans doute surpris par les réactions de sa hiérarchie, tour à tour bienveillante vis-à-vis de lui (Benoît XV, Pie XII, Paul VI et Jean-Paul II) et parfaitement hostile (Pie XI et Jean XXIII) au point de l’obliger à vivre reclus dans sa cellule pendant des années, de lui interdire de dire la messe en public, de confesser, d’apparaître en public, de prêcher et de recevoir des pénitents. La sainte prudence se muant en tyrannie injuste.