Imaqa: Une aventure au Groenland
de Flemming Jensen

critiqué par Mimi62, le 21 octobre 2022
(Plaisance-du-Touch (31) - 71 ans)


La note:  étoiles
Rencontre de cultures, rencontre d'hommes, rencontre d'idées
Martin, jeune instituteur épris d'absolu, d'aventures, de découvertes se fait nommer au fin fond du Groenland dans un petit village. il est missionné pour que le peuple groenlandais devienne danois. Ce récit narre sa découverte de ce monde totalement nouveau pour lui ainsi que la façon dont il va accomplir sa mission en tenant compte de sa vision des choses.

Sur le fond, pas grand chose à dire, tout est dit et bien dit dans la quatrième de couverture.
Pour une fois, celle-ci est honnête et ne surenchérit pas, à une réserve près : l'humour irrésistible. Peut-être s'agit-il d'un humour groenlandais dont je ne sais pas les finesses tant chez eux le rire est un moyen de se sortir des situations difficiles.
La description du héros colle parfaitement au récit ainsi que l'exposé des problèmes soulevés.
L'exactitude de cette quatrième de couverture est suffisamment rare pour être soulignée.
Pour la forme, je ne sais trop que penser. J'ai trouvé l'ouvrage un peu long à terminer. Ce n'étais pas une lassitude des personnages, ce ne sont pas des longueurs car je ne vois pas ce qui pourrait être supprimé. J'en viens à penser que cela provient du style d'écriture qui, à mes yeux, a manqué de fluidité. J'ai dû, à plusieurs reprises reprendre la phrase, voire le paragraphe pour comprendre où l'auteur voulait en venir.
Les noms n'aident pas non plus à s'y retrouver très facilement mais cela n'est nullement un reproche juste une recherche de justification au fait qu'une centaine de pages en moins m'aurait convenu.
Je n'ai pas non plus compris le choix de l'illustration de couverture. Elle n'est pas en rapport direct avec le récit, hormis le paysage.

En conclusion, un roman intéressant nous immergeant dans un univers totalement autre que celui que nous côtoyons et soulevant de réels problèmes sociétaux.
Ma note est, là aussi, difficile à trouver.
Sur le plan de l'intérêt je vais aisément jusque 4* alors que sur le plan agrément de lecture de reste en dessous de 3* mais les personnages m'ont beaucoup plu.
Ne passez pas à côté de cet ouvrage, faites-vous votre opinion. Quoi qu'il en soit vous en ressortirez enrichi.

PS : en reprenant ce livre, j'ai pris conscience des situations humoristiques et je reconnais que celles-ci sont assez nombreuses.

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... il est difficile d'argumenter quand on n'a pas d'arguments mais juste le sentiment d'avoir raison.

Expliquer une chose, c'est s'en éloigner.

Un jour d'été qui vous remplit de joie doit être savouré, pas expliqué. L'amour ne doit pas être analysé, il faut s'y abandonner.

Peut-être est-il plus superstitieux de la part des hommes rationnels de croire à leur raison.

...ce qui, en réalité, avait commencé comme une petite source, toute proche de l'endroit où se tiennent les excuses, avait cru en impétuosité, le courant avait pris de la vitesse et fini en une cascade de colère indomptée.

Au fond, la législation est fondée sur le sentiment universel de la justice, mais un état-major de fonctionnaires s'est au cours des temps habitué - et nous a habitués nous aussi - à ce que le sentiment de justice se fonde sur la législation

Lorsque, sous la silhouette d'un aimable agent, il se déplace parmi ceux qui constituent la justification de son existence, son terrain familier l'accompagne sous la forme d'un petit dossier.
Dès que le dossier s'ouvre avec un minuscule clac, le terrain familier se déplie comme un canot en caoutchouc gonflable afin que le fonctionnaire se sente à son aise

C'était le sagesse d'une société statique qui, à présent, allait inévitablement être écrasée par la perception de la vitesse d'une société dynamique. Et il n'y avait en réalité rien à faire

Est-ce qu'en réalité la situation n'avait pas dérapé longtemps auparavant - pour nous tous - le jour où l'homme s'était montré assez ingénieux pour inventer des symboles pour les valeurs ?

Le Groenland n'a jamais été pour les révolutions : nous n'avons jamais pu ramasser assez de bois pour faire des barricades dans les rues. Et d'ailleurs nous n'avons pas non plus de rues, ce serait bigrement compliqué