L'Affaire Alaska Sanders
de Joël Dicker

critiqué par Pascale Ew., le 17 octobre 2022
( - 57 ans)


La note:  étoiles
De l'enquête, de l'enquête et encore de l'enquête
Le corps d’une jeune femme, Alaska Sanders, est découvert sur la plage de Grey Beach à Mount Pleasant (New Hampshire) le 3 octobre 1999. Elle a été assassinée et on retrouve sur elle une note indiquant « Je sais ce que tu as fait ». Le sergent Perry Gahalowood et son co-équipier le sergent Matt Vance sont sur l’affaire. Assez rapidement, ils découvrent le meurtrier et son complice.
Onze ans plus tard, nous retrouvons le romancier Marcus Goldman. Marcus vient de vivre une déception amoureuse. Il recherche son ami Harry Quebert, disparu depuis un an et demi, et retrouve son autre ami, Gahalowood et sa famille. Ce dernier a intercepté un message anonyme clamant l’innocence de ceux incriminés dans l'affaire. Les preuves tombent une à une et l’enquête est rouverte, grâce à l'acharnement du romancier et de l’enquêteur.
Les rebondissements se succèdent jusqu'à la fin, qui est un peu tirée par les cheveux quant aux motivations du tueur !
Marcus se pose des questions sur sa vie : il n’arrive pas à se poser, vit une vie de vagabond, a encore des sentiments pour une ex, sans oser l’approcher. Il vit une brève histoire, mais ses sentiments ne sont pas sérieux. Harry Quebert lui conseille d’acheter une « maison d’écrivain ». Et tout à la fin, Gahalowood lui laisse un dossier sur une autre affaire irrésolue… En outre, il projette d’écrire sur sa famille, les Goldman-de-Baltimore… Dans ce roman, l’auteur fait de nombreuses références à ses autres romans, comme s’il voulait tisser le fil de ses écrits, tout en annonçant déjà la suite.
Par contre, j’ai trouvé ce roman plus compliqué encore que les précédents, à l’excès. Je saturais à la fin, même si je n’ai pas pu lâcher ce livre tellement l’intrigue est bien menée.

La suite d'"Harry Quebert" 10 étoiles

...Enfin, pas vraiment la suite, il s'agit d'une histoire indépendante, mais on y retrouve les deux personnages principaux (trois avec Quebert, qui apparaît de ci de là) : Marcus Goldman et Perry Gahalowood. Ce dernier, endeuillé par un drame familial (sa femme), n'a pas trop le coeur à son boulot, mais son ami écrivain va l'aider à démêler une sordide affaire qui remonte à plusieurs années auparavant, et qui ressemble fortement à une erreur judiciaire.
Encore une fois, sens du suspense, écriture vivante, montage très cinématographique font de ce roman une totale réussite, le meilleur de l'auteur depuis "...Harry Quebert". A lire !

Bookivore - MENUCOURT - 42 ans - 12 juin 2023


Toute la vérité sur l’Alaska par Marcus Goldman. 6 étoiles

Ce livre qui constitue d’une certaine manière la suite du plus célèbre roman de Joël Dicker utilise les mêmes ficelles et les rebondissements de dernières minutes. Tout se précipite vers les cinq centièmes pages alors que le lecteur se fait balader sur la côte Nord Est des Etats-Unis pendant quasi toute l’histoire.

Les clés ne sont données qu’à la fin du récit, et il aurait fallu être très perspicace pour identifier l’auteur de la mort de cette « pauvre » Alaska au moment où le roman est sur le point de se terminer. Je n’ai en tout cas décelé aucun indice dans ce sens.

Sinon, pas d’objection à cette agréable distraction, rédigée dans un style très honnête et que j'ai par contre considéré peut-être un peu tarabiscotée mais moins compliquée que "La vérité sur l'affaire Harry Quebert"

Cet ouvrage pourrait aussi être défini comme un vrai roman américain écrit par un Suisse, sans s’attendre non plus à autre chose qu’une histoire qu’on lit traditionnellement en vacances au bord de la piscine. A bon entendeur.

Pacmann - Tamise - 59 ans - 23 avril 2023


Poupées russes 7 étoiles

C'est avec cette critique éclair que je termine ma phase "Bluewitch lit des intrigues policières"...
L'affaire Alaska Sanders a les défauts de ses qualités : on entre sans ménagement dans tout ce qu'un roman à l'américaine a à offrir. La quête de reconnaissance et de succès, le parcours erratique d'un homme qui dissocie difficilement sa vie privée de sa vie d'auteur, les amitiés improbables et passionnelles, le rôle peu crédible d'un "civil" dans une enquête criminelle, l'impact d'un passé douloureux sur un présent mystérieux, etc.
Bien entendu, ce livre se construit à la manière des poupées russes, il y a toujours un rebondissement neuf qui se succède à un autre. Il y a cependant parfois un peu trop de poupées russes. Trop d'histoires dans l'histoire.
Mais Dicker rend ses personnages touchants, ce qui fait passer tout cela sans trop de difficulté pour une lecture distrayante et une accroche habile. On le sent aussi vouloir créer son propre univers parallèle, tous ses livres étant liés de près ou de loin, comme une saga ou une mythologie personnelle, dont il aurait du mal à sortir. Un monde où il se réfugie jusqu’à ce que, peut-être, fiction et réalité soient de moins en moins facile à distinguer...
Un bon moment, donc, un phénomène dans le monde littéraire, que je me préserverai d'étiqueter.

Bluewitch - Charleroi - 45 ans - 5 novembre 2022