Vieille France
de Hélène Millerand

critiqué par Bachy, le 8 octobre 2004
( - 61 ans)


La note:  étoiles
Exister
Hélène Millerand
Vieille France

Pour tenter d’exister enfin pour de vrai, de comprendre qui elle est, de rassembler ses «mille morceaux», Bénédicte se met à parler: Ses souvenirs sont à la fois son repli et son déploiement, son ratage et sa mise à jour. A défaut d’une parole droite, elle parle pour rassembler ses voix. Ce sont ses souvenirs qui composent « Vieille France ». A cette jeune femme modeste et déterminée, dont le combat, entre doute et exaltation, tient en haleine du premier au dernier mot, l’auteur prête sa langue d’une rare puissance poétique.
Nous sommes en 1938, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Bénédicte Drot de Fézinzac, une jeune femme issue de la petite noblesse versaillaise, vient d’accoucher d’un enfant officiellement de père inconnu, en fait son oncle. Chassée de la maison familiale, elle décide de se placer comme domestique et trouve un emploi de gouvernante chez Ernest et Antoinette Treives, de riches Israélites de la Plaine Monceau.
Elle va rendre de grands services à cette famille bouleversée par la guerre. "Vieille France", surnom donné par le frère d’Antoinette Treives, est son histoire entre 1938 et 1945. L’histoire d’une femme de caractère, guidée par l’amour qu’elle éprouve pour sa jeune patronne en danger ( elle sera déportée et mourra étouffée dans un wagon à bestiaux à 29 ans) et son fils Maximilien. Cependant, ni l’un ni l’autre ne sauront vraiment qui elle était. Mademoiselle Drot gardera ses secrets.
mademoiselle Drot, une vie... 10 étoiles

Mademoiselle Drot, une jeune fille "de bonne famille", hélas ayant "fauté", se place comme gouvernante dans une riche famille juive des beaux quartiers de Paris. Elle est jeune, elle est belle, elle est intelligente, connait les "bonnes manières" et va vite faire la conquête de sa patronne, une agréable jeune femme avide de culture et de distractions. Hélas, on est à la veille de la seconde guerre mondiale et bien des équilibres vont être bousculés. L'exode, la chasse aux israélites, le dévouement sans faille qu'elle voue à sa patronne, vont amener l'héroïne, catholique bon teint et passablement antisémite (par ignorance plus que par haine de la différence), à revoir ses principes et "entrer en résistance". Dans ce beau roman, sensible et touchant, sans mièvrerie d'aucune sorte, Hélène Millerand nous décrit le destin d'une "belle âme", qui a mis son propre bonheur entre parenthèses pour faire celui des autres, dans une époque troublée...

Jfp - La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans - 5 mars 2011


Touchant 9 étoiles

J'ai moi aussi beaucoup apprécié ce livre que j'ai rapidement lu. L'histoire de Mademoiselle DROT, fervente catholique et gouvernante chez cette famille de riches juifs est bouleversante. Comme à chaque fois que je lis un livre qui me touche, j'en reste imprégné durant quelques heures voire la nuit. A lire.

Kikounette - Nîmes - 52 ans - 24 février 2007