Art et paysage
de Amy Dempsey

critiqué par Septularisen, le 10 octobre 2022
(Luxembourg - 56 ans)


La note:  étoiles
«ART ET PAYSAGE» OU TOUT SIMPLEMENT «LAND ART»?
Amy Jo DEMPSEY (*1963) est une universitaire indépendante et historienne de l'art et a écrit pour les catalogues d’exposition de divers musées de Londres, y compris la Tate Modern. Dans «Art et paysage», elle nous propose une sélection des plus importantes et «inspirantes» œuvres de ce mouvement.

Ce livre nous propose une sélection d’œuvres d’art dans le monde entier, chacune étant une création unique, liée à son lieu et à son environnement, devenues une destination à part entière. On découvrira des œuvres dans les endroits les plus divers : forêts, déserts, mer, rivière, champs, sommets de montagne, anciens sites industriels, carrières, monastères, villes désertées, réserves naturelles… Le livre se divise en quatre grands groupes qui nous présentent le «Destination Art» sous ses différentes facettes.

On trouvera donc:

«Visions d’artiste» avec p. ex . «Le Rock Garden» (1958 – 2015 Chandigarh, Inde) de l’artiste indien Nek CHAND (1924 – 2015). J’en parle abondamment ici: https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/17421

«Art Monumental et Environnement» avec p. ex. la «Spiral Jetty» (1970 Great Salt Lake, USA) de l’artiste américain Robert SMITHSON (1938 – 1973), une des œuvres les plus connues du «Land Art», par l’un de ses fondateurs!

«Une ère nouvelle pour l’Art in Situ» avec p. ex. le «Jardin» (1997 Seggiano, Italie), de l’artiste suisse, Daniel SPOERRI (*1930, de son vrai nom Daniel Isaak FEINSTEIN).

«Art et paysage dans le Monde entier», avec p. ex. «Inside Australia» (2002-2003 Lac Ballard, Australie), de l’artiste anglais Antony GORMLEY (* 1950)…

Encore une fois, ce nouvel opus de «L'Art en poche» est plutôt surprenant (celui sur le l’Art Moderne et Contemporain, tout aussi «surprenant», est ici sur CL: https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/54823), ne fut-ce que par le nom de ce mouvement, puisque étrangement ce que tout le monde a coutume d’appeler le «Land Art» devient ici «Art et paysage».
C’est ici que le «bât blesse», puisque en principe le «Land Art» se situe plutôt en pleine nature (avec notamment des matériaux de récupération, recyclés sur place, etc…), ce qui n’est certainement pas le cas ici pour certaines des réalisations qui nous sont présentées. Je pense ici p. ex. à la «Chapelle du Rosaire» (1948 – 1951 Vence, France) d’Henri MATISSE (1869 – 1954) ou encore du «Kulturraum Hombroich (1982 Neuss, Allemagne) qui n’est rien d’autre qu’une série de bâtiments pour présenter une collection d’art privée!
Certaines des œuvres qui nous sont présentées ne sont finalement que des «Jardins de sculptures», comme p. ex. : «Le Jardins des Tarots» (1978 – 1998 Pescia Fiorentina, Italie) de l’artiste française Niki De SAINT PHALLE (1930 – 2002) ; ou encore la «Fondation Henry MOORE» (1940 – 1986 Perry Green Royaume-Uni), présentant les œuvres du sculpteur anglais Henry MOORE (1898 – 1986)…
Et surtout, on considère que cette tendance artistique est née en 1968! Donc quid du «Mont Rushmore» (1927 – 1941 Keystone USA), de Gutzon BORGLUM (1867 – 1941) ; du «Palais Idéal» (1879 – 1912 Hauterives, France),de Ferdinand CHEVAL (1836 – 1924), ou encore du «Parc Güell» (1900 – 1914 Barcelone, Espagne) d’Antonio GAUDI (1852 – 1926) ?

Alors? Erreurs de l’auteur, ou bien volonté manifeste de celle-ci de rajouter et dire tout et n’importe quoi dans ce livre, pour «faire des pages»? Dans tous les cas, je ne trouve pas ce procédé très «correct», envers les lecteurs, qui ont acheté ce livre!

Quelques points positifs tout de même: C’est certainement une très beau livre pour ceux qui aiment voyager et explorer. Cet ouvrage comprends également une description très précise des sites, et de comment les contacter (adresse exacte, site internet, adresse mail, horaires d'ouvertures, payant ou gratuits...), ainsi de comment s'y rendre (aéroport le plus proche, localisation GPS, lignes de train, métro ou bus pour y arriver etc …), un glossaire, une chronologie, et une carte présentant la localisation oar continent des sites dans le monde entier.

Je reste absolument interloqué par le nombre de «bizarreries» et autres approximations des livres de cette collection. Je ne comprends absolument pas la ligne éditoriale et où veulent en venir les auteurs? Je termine donc une nouvelle fois plutôt déçu et conseille donc à ceux qui veulent découvrir le «Land Art», de plutôt commencer par lire ceci: https://critiqueslibres.com/i.php/vcrit/17421