Petites manies et grosses phobies: Dompter nos obsessions
de Kate Summerscale

critiqué par Page , le 2 octobre 2022
(Rennes - 35 ans)


La note:  étoiles
Dédramatiser sa propre crainte et connaître celles des autres
C’est un ouvrage qui a d’abord paru, dans la langue de Shakespeare en 2022, sous le titre de "The book of phobias and manias". Ce sont près de cent obsessions qui sont présentées ici en notamment les reliant à des explications culturelles sur leur origine et à des personnages célèbres qui souffrirent de ce mal du fait d’un évènement de leur vie. La peur des insectes possédait tant l’artiste Salvador Dali que la femme de cinéma qu’est Scarlett Johanson. Kate Summerscale cite également des personnages de fiction comme Plioutchine (présent dans "Les Âmes portes" de Nicolas Gogol) ou de Krock (trouvé dans "La Maison d’Âpre-Vent" de Charles Dickens).

Si cette phobie de Dali se nomme "entomophobie", les peurs de l’araignée, du noir, de la foule, de la poussière, des abeilles, des microbes ou des oiseaux renvoient respectivement de l’arachnophobie, kénophobie, agoraphobie, amatophobie, apiphobie, mysophobie et ornitophobie. Quant à votre habitude d'achat de livres, elle relève évidemment de la bibliomanie ; s’il n’y a pas ici de mot renvoyant aux acquisitions successives de vêtements, par contre on apprend que l’oniomanie est un trouble lié à l'achat compulsif de qui que ce soit et que la syllogomanie relève du désir incontrôlé d’amasser des objets (maux dont souffrent Plioutchine et Krock). Il semble que la compulsion à tout jeter n’est pas encore trouvé d’appellation propre.

Nos fixations ont pris forme progressivement à travers chacune des époques de l'histoire de l'humanité depuis la préhistoire à nos jours (comme l’aérophobie et encore plus récemment la nomophobie qui renvoie à l’absence de téléphone portable).