Le Rêve de Balthus
de Nathalie Rheims

critiqué par Clarabel, le 5 octobre 2004
( - 48 ans)


La note:  étoiles
Hypnothique
C'est très à la mode de s'inspirer d'un tableau et d'en faire un roman, à moins de faire du tableau lui-même la pièce centrale du récit, le héros du roman ! Nathalie Rheims rend hommage à son père Maurice et lui dédicace "Le Rêve de Balthus". Car c'est le tableau du maître qui est la clef de ce livre : une jeune fille, Léa, fait des rêves médiumniques. Elle rêve du tableau de Balthus dans lequel elle pense s'y retrouver sous les traits de la jeune fille endormie. C'est un peintre, Andrea, qui le souligne. Et aussi la similitude entre sa propre fille, Angie, et la deuxième fille du tableau, celle qui tend une rose jaune. Or, Angie est portée disparue. Et dans ses rêves, Léa croit que cette jeune fille lui chuchote une vérité, une révélation. Partie à Venise, à la rencontre d'une confrérie secrète, Léa va comprendre la signification de ses rêves, tenter de percer le mystère de l'immortalité, comprendre le mystère des disparus - son père Maurice et la jeune Angie -, et pactiser avec le Malin. Diableries, onirisme, peintures de la Renaissance, Balthus dans son atelier, bref... on en voit de toutes les couleurs ! J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire. La sensation du rêve, du réel et de la vérité est si mince, si perceptible. On hésite à entrer dans l'histoire, bourlingué entre un appartement parisien, un palais vénitien et un songe plongé dans l'obscurité. Les parois sont fragiles, et hélas j'ai trouvé que l'histoire n'était pas suffisament brodée ! Pourtant Nathalie Rheims traite élégamment son récit, d'une belle écriture épurée et intelligente. Mais sous l'effet de l'hypnose, j'ai regretté que l'histoire ne s'éternise davantage ...