Le luthier de Bagdad
de Leïla Zerhouni

critiqué par Kinbote, le 24 juillet 2022
(Jumet - 65 ans)


La note:  étoiles
Un conte oriental d'aujourd'hui
Affecté par la détresse de son père, qui rejaillit sur l’entente familiale, le jeune Ahmed, qui vient de fêter son douzième anniversaire, intervient auprès de monsieur Brahimi, le meilleur luthier de Bagdad, afin qu’il répare l’oud de son père qui, faute d’avoir été payé par son employeur depuis des mois, a claqué la porte de l’Orchestre philharmonique et son instrument.

Mais monsieur Brahimi n’est plus disposé, pour une raison propre qu’on découvrira, à réparer tous les instruments.
Pour sa part, Ahmed se montrera d’une grande patience et usera d’un subterfuge pour arriver à ses fins…

Le récit dédié à son père, avec en épigraphe des vers de Jacques Brel, s’inscrit bien dans la manière de Leïla Zerhouni ; il convoque Fairouz, Khalil Gibran, Mounir Bachir, « l’émir du oud ».
En deux nouvelles, une aux Editions Lamiroy, une autre chez Bleu d’Encre, et un roman, Femmes empêchées (chez M.E.O.), l’autrice use de son talent de conteuse pour interroger des questions et exprimer des douleurs contemporaines.

La présente histoire résonne avec l’actualité récente de l’Irak rendue exsangue par « la guerre, l’embargo, l’Etat Islamique et la corruption ».Elle a des allures de conte oriental visant l’essentiel des sentiments et situations humains.

Une nouvelle qui montre une fois de plus la singularité de l’univers et du mode d’expression littéraire de Leïla Zerhouni et dont la lecture une fois encore enchante .