La fièvre des urnes: 2 500 ans de passions électorales
de Laurent Pernot

critiqué par Colen8, le 17 juillet 2022
( - 82 ans)


La note:  étoiles
« Les dessous du jeu électoral »
Les passions dont il est question sont d’abord celles des candidats, mus par leur ambition propre avant de se soucier du bien commun. Le choix des électeurs résulte d’un calcul sur les avantages possibles parmi lesquels l’irrationnel a également sa part. Les conseils d’Aristote, déjà lui, le soutien à point nommé du frère de Cicéron candidat au consulat romain, les arguments de Victor Hugo dans la défense du suffrage universel, rejoignent la folle campagne de J.F. Kennedy suivie de bout en bout pas Norman Mailer. Quelques pages sont consacrées aux dernières élections présidentielles en France, Chirac, Sarkozy, Hollande, Macron, et aux Etats-Unis, G.W. Bush, Trump et Biden, sans omettre de courtes incursions dans les conclaves pontificaux.
Même si le candidat sait faire valoir son charisme, ses capacités d’orateur, des dons ou des exploits exceptionnels, ses réseaux d’amitiés et de soutiens, le facteur chance intervient nécessairement dans sa réussite. Et bien sûr, ici comme ailleurs sont omniprésents les apparences trompeuses des uns, les promesses ambiguës des autres, les fraudes réelles ou supposées des scrutins, les procès en illégitimité dénoncés par les perdants. Le théâtre n’a pas manqué de s’emparer de la dimension dramatique de ces situations. Ainsi Shakespeare dans sa tragédie « Coriolan », où le héros romain couvert de gloire se fait éliminer de la fonction suprême par sa seule arrogance.