Séoul copycat
de Jong-kwan Lee

critiqué par Tistou, le 15 juillet 2022
( - 67 ans)


La note:  étoiles
Copycat : imitateur d’une action décrite dans les medias.
Je suis parti à l’assaut de ce Séoul copycat dans le cadre de ma démarche de lire au moins un polar des différents pays qui peuplent la Terre. C’est dire que c’est plus par opportunisme, un peu par hasard, que je suis tombé sur ce roman de Lee Jong-Kwan.
C’est un polar. Un vrai. Du genre qui se préoccupe davantage de – des – intrigues que du cadre sociologique dans lequel évolue le roman. De ce côté-là donc, un peu raté. Pas vraiment spécifiquement sud-coréen, ce roman pourrait être aisément transposé dans une autre société.

»Ses journées s’écoulaient dans le noir et l’homme ne parvenait pas à se souvenir de ce qui lui était arrivé.
Il savait juste qu’il avait été brûlé, qu’il avait perdu la vue et qu’une partie de son cerveau avait été endommagée.
Quand elles changeaient son pansement et sa perfusion, les infirmières l’appelaient « M. Lee Suyin ».
Lee Suyin.
C’est ainsi qu’il avait découvert son nom. Toutefois, le nom qui avait dû lui être familier naguère ne l’était plus, même si aujourd’hui il semblait être le sien. Une telle absence de mémoire lui donnait l’impression d’avoir perdu sa vie entière et d’être égaré dans un lieu inconnu, où il se sentait impuissant. »


L’inspecteur Lee Suyin a été gravement touché dans sa quête d’un meurtrier multi-récidiviste, un copycat qui reproduit des meurtres restés sans réponses en semblant punir ceux qui en sont les principaux suspects. Il serait le plus qualifié pour l’appréhender, ce copycat, le reconnaître, sauf que … perte de la vue, de la mémoire, gravement blessé cloué dans un lit d’hôpital, la chose n’est pas simple. Il dépend complètement des entretiens et des infos amenées par Han Jisu, une collègue plutôt catégorie « profileuse ». Elle tente de lui remettre la mémoire en action, lui raconte ce qu’il s’est passé, sollicite ses avis, elle fait tout pour stimuler sa mémoire et raviver ses souvenirs. Mais jusqu’à quel point Lee Suyin peut-il lui faire confiance ? Il ne le sait pas bien sûr. D’autant qu’il ne peut l’évaluer qu’à sa voix puisqu’il ne voit même pas et qu’il ne la connaissait pas.
Le lecteur est manipulé dans ce roman et peine à deviner la réalité. Relative difficulté à mémoriser et resituer ces noms coréens qui ne sont pas familiers aux oreilles occidentales. Tout concourt à faire évoluer le lecteur dans un brouillard permanent.
En terme de polar, c’est une réussite, même si l’écriture – ou la traduction ? - n’est pas de haute volée. Pour ce qui est de la connaissance sur la société sud-coréenne, c’est un relatif échec.