Ainsi parlait ma mère
de Rachid Benzine

critiqué par Pascale Ew., le 16 juin 2022
( - 56 ans)


La note:  étoiles
Hommage à une maman aimée et aimante
Livre très touchant et à la fois, très simple. Le narrateur se livre sans fard dans ce livre en hommage à sa maman. Il explique qu’il a consacré sa vie à la soigner dans les dernières années de sa vie, en habitant avec elle et restant célibataire. Il décrit une maman issue d’un milieu marocain très pauvre, sans éducation, d’un dévouement total à ses fils, qui subit le mépris et la méchanceté à de nombreuses reprises parce qu’elle ne savait ni lire ni écrire et que son français était très pauvre. (Le lecteur ne peut que se révolter face à ces paroles tranchantes qui ont laissé des blessures indélébiles dans le cœur de cette maman.) Cette femme de ménage a dû ravaler son orgueil pour se laisser soigner par son fils et dépendre des autres alors qu’elle devenait grabataire.
Cet hommage est habillé de pudeur et d’une grande tendresse. Les échanges entre mère et fils se résument presqu’à la lecture à voix haute sans cesse reprise de "La peau de chagrin" et l’amour se lit entre les lignes, dans les regards et les gestes.
Rachid Benzine en profite pour décrire le sentiment de déchirement d’un enfant de l’émigration entre son attachement et sa fidélité à sa famille et son désir de s’adapter, d’apprendre et de s’extirper de sa basse classe sociale.
Très touchant !