Tu vois, je n'ai rien oublié !
de Claude Barratier

critiqué par CHALOT, le 15 juin 2022
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
vie d'un grand serviteur de l'école laïque
« Tu vois, je n'ai pas oublié »
autobiographie de Claude Barratier
332 pages
novembre 2021
éditions le scorpion brun

La vie bien remplie d'un serviteur de la République

Claude Barratier ardéchois , né dans une famille paysanne, est rentré à l' Ecole Normale d'instituteurs grâce à sa pugnacité mais aussi parce que son maître d'école l'a soutenu et l'a aidé.

Ces écoles normales d'instituteurs, condamnées par les différents régimes qui se sont succédé à partir de 1969 ont été des institutions républicaines qui ont façonné des générations de serviteurs de la République, les enseignants laïques, bons professionnels qui ont instruit des générations d'enfants.
Comme beaucoup de ses camarades, et même un peu plus que certains, Claude s'est tout de suite investi dans sa classe mais aussi dans le péri- scolaire.
Instituteur, ce sont animations cinéma et associatives et un engagement aux CEMEA (Centre d'entraînement aux méthodes d'éducation active) qui ont occupé une bonne partie de son temps.
L'année scolaire, c'est l'enseignement et durant les vacances scolaires, les séjours de vacances comme moniteur , comme directeur et comme formateur.
Claude Barratier, né en 1934 a traversé le 20ème siècle en assumant différentes responsabilités professionnelles, d'instituteur il est devenu professeur puis proviseur novateur, passionné par tout ce qu'il faisait.
J'ai croisé certaines personnes, qu'il cite ;comme Jean Michel Drevon, enseignant syndicaliste avec qui ,il a eu des différends dans le respect de chacun.
J'ai bien apprécié son punch et son courage, lorsque proviseur, il a chassé quelques éléments étrangers, au risque de prendre des mauvais coups.
Il fait partie de ces proviseurs intègres qui n'hésitent pas à prôner la rénovation et l'entreprise au sens plein du terme et à empêcher toutes les dérives.
Il explique comment , dans le lycée professionnel avec section cuisine qu'il a dirigé, il a mis fin à un petit trafic de viande.
Laïque convaincu, il a défendu et protégé avec l'aide de l'équipe pédagogique, une jeune fille qui subissait un mariage forcé.
Après avoir traversé le 20ème siècle, il continue à agir encore aujourd'hui et rappelle plusieurs de ses combats et notamment le laïque quand, conseiller municipal du village de Chessy il a mis fin à des financements publics illégaux vers les écoles maternelles privées.
C'était avant que le président Macron mette en place la « scolarisation » dès 3 ans, donc fasse tomber cette limitation inscrite dans les lois précédentes du financement des écoles privées.

Jean-François Chalot