Œuvres
de Madame de Staël

critiqué par Veneziano, le 13 juin 2022
(Paris - 46 ans)


La note:  étoiles
Ouvres sur la littérature et les couples romantiques
Cette auteure de la fin du XVIIIe présente sa vision de la littérature, en général, et de la vision du couple, passionnée, hantée par une certaine idée de la vertu et de la passion réciproque. Ce monde, beau, sentimental, fier, mérite le détour. Ces ouvres réunies, que j'ai lues dans un volume unique m'incitent à regrouper les présentations faites de chacune d'elles.


De la littérature, critiqué le 22 mars 2022 ; 4/5

Cet essai analyse le fonctionnement de la littérature, de ses mécanismes de raisonnement. Dans les oeuvres de fiction, il y est introduit, d'une manière ou d'une autre, une analyse de la raison, les sentiments venant en préciser les contours et l'usage. Cette jonction peut contribuer à déterminer les choix esthétiques, tout comme les traditions nationales et locales, qu'elle décline. Elle est inspirée des écrits de Rousseau et Kant.
Sans forcément adhérer à l'ensemble des échelons du raisonnement, ce livre fait réfléchir sur le fait narratif, la cause de l'inspiration littéraire et les objectifs de cet art, et ce n'est pas vain. Il mérite d'être médité pour être pleinement compris.


Delphine, critiqué le 29 mai 2022 ; 4/5

Dans son roman épistolaire, Delphine d'Albémar, jeune veuve riche, belle et très sensible, souhaite marier sa jeune cousine, Matilde au beau Léonce. Elle arrange l'union et offre une dot à sa parente. Tout semble s'annoncer sous son meilleur jour, jusqu'à ce que Delphine se rende compte de son amour naissant pour Léonce, qui devient vite réciproque. Il en résulte un adultère passionné, inévitablement tourmenté.et romantique. 
L'issue en est dramatique, le message, de nature féministe, la trame de l'action étant traité à la période révolutionnaire. Napoléon en a pris ombrage et a exigé l'exil de l'auteure. 

Fort romantique, d'inspiration tenant à Racine, Corneille et Madame de Sévigné, le style oblige, cette oeuvre interroge la morale, la malédiction des tourments venant à contretemps, pose beaucoup de questions, face à une volonté de pureté mise à mal par les circonstances.


Corinne ou l’Italie, critiqué le 13 juin 2022 ; 4/5

Lord Oswald Evil se rend en Italie pour se reposer et découvrir une poétesse qui pique de plusieurs arts, Corinne, dont il s'éprend. Ils se mettent en couple. Leur union connaît des hauts et des bas, via des interrogations sur la pertinence de leurs passions, leurs origines réciproques.
Ce livre évoque au moins autant l'Italie et l'attrait qu'il opère, en général, à l'extrême fin du XVIIIe, et sur Oswald. Elle lui fait découvrir Rome, où il a débarqué, Naples. Par correspondance, lors de leurs ruptures, ils se livrent leur histoire réciproque. D'origine anglaise, Corinne a fui vers l'Italie pour une raison de l'indignité, ou au moins perçue comme telle. Ils découvrent Venise, avant qu'il reparte dans son pays. Leur correspondance continue néanmoins, et ils échangent sur leur manque, ce qui conduit à des retrouvailles.

Ce roman sentimental conduit également à une présentation de l'Italie, de ses meurs, de ses arts, de sa culture et de sa langue, l'écrivaine déclarant sa flamme à ce pays.
Romantique et pittoresque, il en apprend via ces escapades imaginaires et assouvir ainsi plusieurs passions. Il est donc intéressant à plus d'un titre.