Le bandit aux yeux transparents
de Miguel Littin

critiqué par Jfp, le 11 juin 2022
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 76 ans)


La note:  étoiles
ange ou démon ?
En bon adepte du "réalisme magique", ce genre littéraire qui fit les beaux jours des lettres latino-américaines au cours de la seconde moitié du vingtième siècle, Miguel Littin nous entraîne, ou plutôt nous égare, dans une histoire rocambolesque, celle d’Abraham Díaz, surnommé El Torito (petit taureau). La légende en a fait un bandit de grand chemin, voleur de bétail, violeur et assassin, poursuivi mais jamais rattrapé par le sous-lieutenant Ramírez Fuenzalida. Pourtant, après un séjour en prison dans sa prime jeunesse, où il apprit le métier de cordonnier et accessoirement à jouer aux échecs en compagnie d’un (in)certain Adville Varvajal, de nombreux témoins confirment qu’il franchit la cordillère des Andes et passa le reste de ses jours à exercer tranquillement son métier avec femme et enfants. Plus proche de l’épopée que du roman, le récit est composé d’une suite d’histoires où l’on peine à distinguer rêve et réalité, passé et présent. Un exercice littéraire fascinant mais qui demande au lecteur une attention de tous les instants pour en apprécier pleinement la saveur…