Omerta
de R. J. Ellory

critiqué par Clubber14, le 13 juin 2022
(Paris - 44 ans)


La note:  étoiles
De l'importance de ses racines
Présentation de l'éditeur :

Écrivain à la dérive, John Harper vient d'apprendre une nouvelle qui le bouleverse : son père, qu'il n'a jamais connu et croyait mort depuis longtemps, est bel et bien en vie. Il se trouve dans un hôpital de Manhattan où l'on vient de le transporter, à la suite de graves blessures par balles. John n'est cependant pas au bout de ses surprises : son père n'est pas n'importe qui, puisqu'il s'agit de Lenny Bernstein, l'un des pontes de la mafia new-yorkaise. Bien vite, John va découvrir que si son passé a été bâti sur des mensonges, son présent l'est tout autant. Pour démêler le vrai du faux, il va devoir se confronter à une énigme insoluble : quel genre d'homme est vraiment son père ?

Plongée saisissante au sein d'une mafia new-yorkaise agitée par les luttes intestines, Omerta est surtout un superbe roman sur la perte de l'innocence, l'apprentissage des désillusions et l'héritage lourd de conséquences qu'un père peut léguer à son fils. Un sommet d'émotion, par un des écrivains les plus talentueux du genre.

Mon avis :

Après "Vendetta" sorti il y a quelques années, RJ Ellory signe ici un nouvel opus sur la pègre new-yorkaise.Et comme à son habitude ce livre ne peut laisser indifférent. Une fois la dernière page tournée, le lecteur n'a d'autre choix que de se pencher sur sa vie, son passé, son Histoire et de cela en découle forcément une certaine introspection. Car oui ce livre a pour objet final d'interroger le lecteur sur la raison de sa présence sur Terre? Quelles sont mes origines ? Quel est mon rôle ? Où serais-je le plus en harmonie avec qui je suis réellement ? Quel est le sens de mon existence ? Ne suis-je pas en train de perdre mon temps et donc ma vie dans un costume qui n'est pas le mien ? Quel est l'impact de ma naissance, de ma famille sur les choix que je prends?

Toutes ces questions, d'ordre philosophique, ne sont pourtant pas clairement posées par l'auteur mais apparaissent en filigrane de l'intrigue (que je ne rappellerai pas puisqu'elle est exposée dans la présentation de l'éditeur ci-dessus). L'enquête policière n'est ici qu'un chemin vers cette introspection souhaitée par l'auteur. J'y vois bien davantage qu'un simple roman policier, noir à souhait et parfaitement bien ficelé mais bel et bien un roman initiatique, le passage d'un esprit adolescent à un esprit adulte qui se pose, pour la première fois, des questions quant à son existence.

Ellory use de son style reconnaissable entre mille. Une écriture vive, tranchée, directe. Des personnages noirs, éreintés par la vie, écorchés par les épreuves, que l'on peut comprendre et avec lesquels on a envie de discuter. Ils sont là, à nos côtés.

Et c'est cette capacité qu'a Ellory à leur donner vie qui fait que chacun de ses romans est une véritable expérience de lecture.
Les mensonges du passé 7 étoiles

D'abord je tiens à signaler que Ellory avec ce roman, n'est pas en perte de vitesse puisque la version originale est antérieure à "Seul le silence".

À part ça j'aime bien l'idée de ce drôle de "héros" manipulé de toutes parts depuis que la mafia new-yorkaise découvre que l'un des grands boss, agonisant, a un fils qui vivait en Floride et qu'il s'apprête peut-être à reprendre les affaires de son père.

Bonne plongée dans ce New-York que l'auteur connait parfaitement.

J'ai bien aimé le dénouement malgré un déroulement de récit assez décousu mais bien écrit tout de même.

Martell - - 61 ans - 19 mai 2023


Encore un peu de silence 4 étoiles

L’auteur de « Seul le Silence » (sans doute un des meilleurs romans policiers que j’ai lu dans ma vie), nous livre un nouvel opus dans son style habituel, caractérisé par son intérêt porté à la psychologie des personnages et aux relations humaines.

John Harper, habitant à Miami, notre héros, écrivain sans inspiration et journaliste qui végète à la rubrique des faits divers en se coltinant les corvées, est appelé par sa tante habitant New-York qui lui demande de revenir d’urgence dans la ville qu’il a quittée à l’âge de 19 ans. Il prend alors le premier avion pour apprendre que son père qu’il croyait mort il y a plus de 30 ans est aux soins intensifs après avoir été gravement blessé par balle.

Après 150 pages, tout le monde, sauf John Harper, le personnage central, croit avoir déjà compris la distribution des cartes, et qui sont les protagonistes et quelles sont leurs intentions respectives. Ce père sorti de nulle part serait un des parrains de la mafia new-yorkaise qui était en passe de remettre ses affaires. Cette décision suscite convoitises et complots des concurrents dont Walt Freiberg, connu par John comme un vieil ami de la famille.

Ce roman censé privilégier l’aspect psychologique se perd un peu dans des verbiages qui donnent le sentiment qu’on tourne en rond avant le feu d’artifice final et les dénouements habituels. Les personnages ont peu de relief et les rebondissements fades, voire quasi absents.

L’auteur serait-il en perte d’inspiration et d’originalité ou son modèle serait-il devenu éculé ?

Pacmann - Tamise - 59 ans - 29 janvier 2023