Les nouveaux nomades
de Thierry Gillyboeuf, Félix Marquardt

critiqué par Colen8, le 1 juin 2022
( - 83 ans)


La note: étoiles
Fruit de l’exil ou de la migration : une métamorphose individuelle
A se ghettoïser contre l’immigration l’UE se prive d’un apport vivifiant de jeunesse, de talents, d’énergie, in fine de progrès et de richesse. Elle se met durablement à l’écart économique et culturel du reste du monde. Trop souvent omis par ses détracteurs la migration vue comme source de xénophobie doit s’entendre à double sens : pour aller ailleurs il faut d’abord partir de là où l’on vit. Quitte à se retrouver en échec, ça oblige à faire preuve de courage, d’imagination, à se défoncer pour s’en sortir. La rencontre altruiste sert avant tout à gommer ses préjugés, à apprendre des autres, à forger son propre destin.
A côté des migrants volontaires pour la plupart, les réfugiés sont pour leur part contraints à l’exil. Avec des motivations différentes les uns et les autres doivent tout faire pour dépasser leur déracinement. A l’opposé se trouve la minorité inconsciente des plus riches si fiers d’afficher leur hypermobilité, ces privilégiés indifférents au prix de l’empreinte carbone infligée aux autres, et ce pour un bout de temps. Que dire aussi surtout depuis la pandémie de ces nomades digitaux plongeant de façon inconsidérée dans un télétravail sans fin, sans attache, les menant à une impasse existentielle ?
Dans le genre touche-à-tout passablement défoncé Félix Marquardt avait réussi à se faire un nom auprès des puissants du monde politique et économique international. Un beau jour il a pris conscience que sortir du cadre de l’épure peut être un apport inestimable dans la vie, infiniment plus formateur que les super diplômes universitaires ou que ceux des grandes écoles. Les quelques personnes jeunes ou déjà adultes dont il cite les témoignages ont choisi l’exil refusant dans l’ensemble un avenir tracé à l’avance pour découvrir leur propre voie. Des histoires porteuses d’espoir nourries d’arguments convaincants.