Un été avec Albert
de Marie Pavlenko

critiqué par CHALOT, le 29 mai 2022
(Vaux le Pénil - 76 ans)


La note:  étoiles
roman policier bucolique
« Un été avec Albert »
Roman de Marie Pavlenko
Editions Flammarion
212 pages
Mai 2021

Soledad, Sol pour tout le monde, s’apprête à passer un été d’ennui auprès de sa grand-mère au fin fond des Pyrénées, dans un trou perdu loin de tout.
Adolescente ayant passé son bac de français avec succès, elle aurait préféré partir avec ses amis pour des vacances entre copains et copines plutôt que de s’enterrer auprès de sa mamie, endeuillée après la mort du papi avec qui la vieille dame a passé soixante ans de bonheur.
La joie ? Il ne faut pas y penser, le père de Sol est resté loin en ville pour noyer son chagrin parce que sa femme vient de le quitter.
La jeune fille est accueillie par un quadragénaire, lui aussi abandonné par sa femme. Domène aide de temps en temps la mamie.
La maison, isolée, est bordée d’un jardin où l’on trouve des légumes et des fruits.
C’est un lieu chargé d’histoire familiale pour Sol mais que va-t-elle bien pouvoir faire, ici, avec cette grand-mère, loin de tout, ravitaillée par les corbeaux ?
Face à sa petite fille qui s’inquiète de constater que les portes n’ont ni verrous, ni clés dans les serrures, la mamie lui explique que rien de fâcheux ne peut arriver car Albert veille.
Albert, c’est ce grand chêne qui veille ….
Ce n’est qu’un arbre, mais plus qu’un arbre.
Sol va y penser souvent à cet ami de son enfance qu’elle connaît bien.
Il est immense mais immobile comme tous les « végétaux » même s’il est doté d’un imposant tronc.
Tout est possible….
L’ennui attendu se mue en inquiétude et même en angoisse quand des brebis sont égorgées par un inconnu et que Sol découvre un couteau ensanglanté.
Le suspense arrive et les gendarmes ne semblent pas pressés d’agir alors que le meurtrier tourne autour de la maison.
Ce livre bucolique qui se transforme en roman policier, voire en conte fantastique nous emmène au pays de notre enfance quand le rêve et la réalité flirtaient aisément, pour notre bonheur et quelques sueurs vite dissipées.

Jean-François Chalot