Yvette
de Guy de Maupassant

critiqué par Catinus, le 29 mai 2022
(Liège - 73 ans)


La note:  étoiles
Remarquable !
La marquise Obardi et sa fille, Yvette, sont des courtisanes. Elles reçoivent donc, dans leur demeure provinciale, des hommes fortunés dont deux jeune aventuriers Servigny et Saval. On badine, on coquine et parfois l’amour passe par là… Guy de Maupassant excelle à nous dépeindre ce sentiment, à nous décrire avec merveille tout ce qu’il voit autour de ce beau monde. Cette remarquable nouvelle se termine par un essai de suicide… au chloroforme

Extraits :

- Grande, magnifique, mûre à point, dix-huit ans, aussi blonde que sa mère est brune, toujours joyeuse, toujours prête pour les fêtes, toujours riant à plein bouche et dansant à corps perdu. Qui l’aura ? ou qui l’a eue ? On ne sait pas. Nous sommes dix qui attendons, qui espérons.

- Il me reste en tout et pour tout de la fortune, une certaine pratique de la vie, une absence de préjugés assez complète, un large mépris pour les hommes, y compris les femmes, un sentiment très profond de l’inutilité de mes actes et une vaste tolérance pour la canaillerie générale. J’ai cependant, par moments, encore de la franchise, comme vous le voyez, et je suis même capable d’affection, comme vous le pourriez voir.

- Je suis une courtisane, c’est vrai et j’en suis fière ; les honnêtes femmes ne me valent pas. Si je n’étais pas une courtisane, moi, je serais aujourd’hui une cuisinière, toi, comme j’étais autrefois, tu ferais des journées de trente sous. (…) Tant pis quand on est une belle fille, faut vivre de ça, ou bien souffrir de misère toute sa vie … toute sa vie … pas de choix.