Falalalala
de Émilie Chazerand

critiqué par Dervla3012, le 27 mai 2022
( - 18 ans)


La note:  étoiles
Un roman très cru mais hilarant
De quoi ça parle ?

Près de Strasbourg, dans un village à l'écart, une petite famille pittoresque s'épanouit loin de la société et des méthodes modernes. Cette tribu en Alsace, tout le monde la connaît : ce sont les Tannenbaum. Ensemble, ils constituent la plus grande attraction de la région après la cathédrale de Strasbourg.

Comment les décrire ? Pour tout vous dire, ce n'est pas simple, car cette famille hétéroclite est tout sauf conventionnelle.

Pour commencer, une mise en contexte s'impose : depuis trois générations chez les Tannenbaum, on est tous achondroplases et toutes filles. Achondro quoi ? Autrement dit, nos protagonistes sont atteints de nanisme.

Seulement, voilà que se présente le premier pépin : Richard, le petit fils de la matriarche de la tribu, Bettina, n'est ni de sexe féminin, ni petit. Il est même grand, très grand. Comment cela est-il possible ? Bonne question…

Maintenant, passons à la raison de cette popularité qui attire chaque année, et plus particulièrement pendant la période de Noël, des foules de touristes curieux et inquisiteurs, qui viennent s'agglutiner aux abords de la petite maison, telles des hordes d'abeilles vrombissantes autour d'un pot de miel.

Cela remonte à quelques branches de l'arbre généalogique, lorsque dans une famille alsacienne, naît un garçon nain. Son père est embêté, il ne sait trop que faire de son petit homme, maintenant d'âge mûr. C'est alors qu'il prend la décision de l'envoyer suffisamment loin, afin de le marier avec une autre femme atteinte de la même condition physique.

Délaissé, le jeune couple décide alors, à l'instigation du petit homme, de construire une maison rien que pour eux. Une résidence où tout est adapté à la taille des nains. Puis, ils poussent leur utopie encore plus loin et décident de monter une entreprise de spécialités alsaciennes et de créer un univers entièrement miniature, composé de petits animaux et de tout ce qui va avec. Ainsi, ils souhaitent attirer les grands dans le territoire de petits, imposer leurs méthodes, pour que les grands en viennent à se sentir mal à l'aise.

C'est ainsi qu'est née l'entreprise des Tannenbaum.

Maintenant, le petit homme et sa femme sont morts, léguant le business à leurs filles Bettina et Fritzi. Depuis ont vu le jour, les filles de Bettina : Katinka et Zella, qui ont elles-mêmes mis au monde leurs enfants respectifs : Richard, Leni, Ludovika et Herta.

L'entreprise est maintenant bien prospère, le public accourt ! Tous veulent goûter leurs fameux Bredeles et voir les animaux miniatures.

Mais la famille est confrontée à certains problèmes…

Le roman suit les bonheurs, les coups de gueules et les galères d'une famille cocasse et hors du commun.

Tout cela dans la joie et la bonne humeur évidemment. Et sans oublier un soupçon de Falalalala…

Mon avis :

En un mot, ce livre est… génial ! Je pourrais le qualifier de véritable remède contre le cafard. Il se lit très rapidement et le style est fluide. Je ne me suis pas ennuyée et j'avais même hâte de retourner à ma lecture dès que je le pouvais.

Souvent, je trouve que les quatrièmes de couverture sont erronées, incomplètes, peu fidèles ou au contraire trop bavardes. Celle de Falalalala nous garantissait des torrents de fous rires et de larmes.

Pour le coup, je suis bien obligée d'admettre qu'elle ne mentait pas. Je me suis mise à rire toute seule ou à déprimer au gré des pages. Il m'est bien arrivé une fois ou deux, d'éclater d'un rire sonore au beau milieu d'un café ou dans le salon familial. Pourtant, cela m'arrive très rarement. En général, je forge mon avis après coup, après avoir ressassé et songé à la signification ou à l'interprétation de l'histoire. Ici, le sentiment est d'autant plus vivace qu'il me parvenait au fil de la plume de l'auteure.

Quant à la fin, qui est assez triste, elle nous réserve une dernière surprise, un ultime retournement de situation.

Les personnages, eux, sont délicieux, charmants, chacun doté d'un caractère bien marqué. On s'y attache très rapidement.

Maintenant j'en viens au point qui m'a le plus marquée dans ce récit. Au fond, l'intrigue du roman est à proprement parler inexistante : cet ouvrage n'est pas remarquable par l'action qui s'y déroule mais grâce à la description de cette famille de nains accompagnée d'un seul garçon de grande taille. le portrait de cette tribu est si vivant, si coloré et burlesque qu'il suffit à faire vivre ce récit.

Petit bémol : le style de l'auteure est VRAIMENT TRÈS cru. Tous les sujets y sont abordés, à commencer par le sexe. Ceci pourrait donc déstabiliser certains jeunes lecteurs.

Mais Falalalala, qui est sûrement l'un des livres les plus drôles que j'aie jamais lu, m'a parfois fait rire aux larmes.