Sur l'île de Lucifer
de Serge Quadruppani

critiqué par Dervla3012, le 27 mai 2022
( - 18 ans)


La note:  étoiles
Une histoire trop courte pour une fin bâclée
De quoi ça parle ?

À Ayguière, un petit village situé dans le plateau de Millevasques, Tom, 10 ans, découvre un jour le corps de Didier Dubois transpercé par un pieu. Ce dernier était connu pour son poste de directeur dans le cadre du projet de destruction de la forêt de l’Aitre afin d’y construire une usine à pellets. Le capitaine Lionel Gaufre de la Brigade de recherches de Limoges ainsi que le commissaire Francesco Maronne d’Interpol et la capitaine Sylvie Mercure de la DPSD se rendent aussitôt sur place et commencent à enquêter.

Les soupçons se tournent tout d’abord vers la Commune libre du Plateau. Ce parti, comme tout le monde le sait, a été créé afin de militer contre l’abattage de la forêt et la police ayant retrouvé un pieu identique à celui de la scène de crime, chez Olivier Charmille (militant du parti) la question suivante se pose tout naturellement: « Ne serait-il pas plus simple pour la Commune libre d’assassiner celui qui est à la source de tous leurs problèmes ? » Ainsi tout serait réglé n’est-ce pas ? Mais les choses sont-elles aussi simples ?

Tout d’abord il y a Gladys Paskawit, la gardienne de l’île de Lucifer (qui se situe au-delà de la forêt). Cette femme, qui prétend être la sorcière du village, tient en sa possession le téléphone du défunt. Selon ses dires, Dubois l’aurait contactée le jour de sa mort et lui aurait demandé de récupérer son portable afin de le faire parvenir à la capitaine Mercure quoi qu’il arrive. Lorsque la capitaine se rend sur l’île afin de récupérer le fameux téléphone et d’interroger la femme, elle lui fait une imitation parfaitement réussie de la voix de Didier Dubois. Mais était-ce une imitation ? Toujours est-il que la gardienne affirme avoir fait parler son fantôme.

Ensuite la police reçoit une étrange lettre de revendication de provenance inconnue.

Les choses s’enchaînent et un deuxième meurtre est commis.

Mais la réponse se trouve-t-elle chez les adultes ou faut-il plutôt regarder du côté des enfants ?

Mon avis :

Autant le dire d’emblée, je n’ai pas du tout aimé. J’ai trouvé que le roman était bâclé.

Je m’explique : l’histoire commence bien, le meurtre est assez vite découvert et le cadre mis en place, mais ensuite ça se gâte. L’intrigue part dans tous les sens et l’auteur nous perd dans un dédale de pistes et d’hypothèses.

Bien qu’elle commence rapidement, l’histoire semble ensuite stagner. Puis peu à peu, le meurtre semble ne plus être le thème principal et, si parfois on y revient, c’est pour nous perdre un peu plus dans son écheveau compliqué. L’ouvrage paraît en définitive trop court pour ce qu’il a à raconter.

La quatrième de couverture annonce que l’histoire va tourner autour d’une l’incertitude – les morts parlent-ils ou non ? – et suggère un univers entre le rationnel et le fantastique. On nous fait aussi croire que les enfants vont jouer un rôle important et que tout va se tourner vers eux. L’île de Lucifer est également présentée comme recelant des secrets et détenant la clef du mystère – le livre s’intitule d’ailleurs : « Sur l’île de Lucifer » –, cependant, tous ces éléments ne jouent pas un très grand rôle dans le roman, voire n’y apparaissent pas du tout.

L’auteur a néanmoins une très belle plume, même si certains passages sont un peu trop lourds à mon goût.

Donc en conclusion, un résumé trompeur, une histoire trop courte, trop compliquée pour le petit nombre de pages et une fin bâclée.