Brasier noir
de Greg Iles

critiqué par Jfp, le 29 novembre 2022
(La Selle en Hermoy (Loiret) - 75 ans)


La note:  étoiles
ça braise à natchez
Une bombe ! Premier volet d’une trilogie qui ravira les aficionados de Michael Connelly et James Ellroy, ces champions du "polar politique" américain, "Brasier noir" nous plonge dans l’univers, sombre à souhait, du Sud américain. Cinquante ans après les luttes pour les droits civiques, qui ont ensanglanté la communauté noire et causé la mort tragique d’un président, son frère et un prix Nobel de la paix, la haine raciale est toujours présente en Louisiane et ravivée par les ravages de l’ouragan Katrina. Le récit, puissant et efficace, s’articule autour de la mort de Viola Turner, l’ancienne infirmière du docteur Tom Cage, le père de Penn Cage, maire de Natchez mais aussi écrivain et ancien procureur. Revenue vivre ses derniers instants dans sa ville natale, après avoir fui la clique raciste et criminelle, transfuge du sinistre Ku Klux Klan, qui l’avait violée et avait assassiné son jeune frère en 1968, Viola est décédée dans des conditions mystérieuses qui ont conduit à la mise en accusation de Tom Cage. Tel est le point de départ d’une terrible descente aux enfers, à la poursuite du commanditaire de la série de meurtres ayant eu lieu à cette époque, un personnage puissant ayant pignon sur rue, à la tête du trafic de drogue et s’appuyant sur une police aux ordres. Le récit, haletant, met en scène de multiples personnages, avec lesquels on a toutefois largement le temps de se familiariser au long des mille et quelques pages de ce polar complexe, d’une noirceur pas seulement due à la couleur de la peau. Fort heureusement, nombreux sont les héros auxquels le lecteur va rapidement s’attacher, et les multiples enquêtes qui s’enchevêtrent font vite oublier certaines scènes d’horreur pouvant rebuter les âmes plus sensibles.